Vente de médicaments, capital des pharmacies : Bercy étudierait des voies de simplification

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Vente de médicaments, capital des pharmacies : Bercy étudierait des voies de simplification

Publié le 1 mars 2024
Par Yves Rivoal
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Lors d’un point hebdomadaire avec les adhérents de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) dont il est président, Philippe Besset est revenu le 1er mars sur le bruit de fond autour de la dérégulation du métier de pharmacien d’officine. Et le ton s’est quelque peu durci. « Jusqu’à présent, nous avions un quarteron de députés, sous la houlette de Monsieur Ferracci, qui envisageait de rédiger un rapport susceptible de déboucher sur une loi Macron 2, a rappelé Philippe Besset. Tout cela était un peu nébuleux. Il y a eu ensuite le discours du Premier ministre qui a évoqué un projet de loi pour autoriser la vente en ligne de médicaments, avec le développement de plateformes au bénéfice des pharmaciens. Plus récemment, a été portée à ma connaissance la volonté de la Direction générale des entreprises (DGE) à Bercy d’étudier des voies de simplification, voire de dérégulation autour de deux sujets : la vente de médicaments en dehors des officines, notamment via des pures players sur Internet, et la libéralisation du capital des officines, qui consacrerait la perte d’indépendance du pharmacien. Pour l’instant, il n’y a encore rien sur la table du gouvernement, mais une telle décision serait le dernier clou planté dans le cercueil de la ruralité. Et je peux vous assurer que tant que notre équipe sera à la tête de la FSPF, cela ne se fera pas, ou alors ce sera  » over my dead body « , je le dis clairement aux gens qui réfléchissent à Bercy. »

Le président de la FSPF a aussi livré son sentiment sur ce qui est en train de se tramer dans les coulisses du pouvoir. « J’ai l’impression que ce dossier fait l’objet d’une bataille à l’intérieur du Parlement et du Gouvernement, avec d’un côté des acteurs qui souhaiteraient aller dans le sens de la dérégulation, et de l’autre côté, une volonté forte chez certains, jusqu’au sommet de l’État, de garantir l’accès aux soins partout, en proximité et en ruralité. Nous allons donc devoir mener une bataille de conviction et d’arguments, car il n’est pas question de laisser quelques va-t-en-guerre à Bercy prendre le pouvoir sur ce sujet. Et si jamais le Gouvernement et le Président de la république devaient arbitrer dans l’autre sens, ils nous trouveront contre eux », a clairement menacé Philippe Besset.

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