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Variable d’ajustement

Publié le 6 juillet 2013
Par Laurent Lefort
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En déplacement à Lorient le 1er juillet dernier, François Hollande a affirmé que la santé devait rester une priorité malgré les difficultés économiques. D’où une progression de l’objectif national des dépenses d’Assurance maladie (ONDAM) fixée à 2,7 % en 2013 soit un taux supérieur à l’inflation. Sauf que, dans son rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques remis le 27 juin, la Cour des comptes suggère de limiter la croissance de l’ONDAM à… 2,4 % à compter de 2014 puis 2,3 % sur la période 2015-2016. Autant dire que, même si le chef de l’État exprime clairement que « le rationnement ne sera jamais la bonne réponse », cela risque tout de même de saigner dans les années à venir.

D’ailleurs, on peut légitimement se demander si le rationnement n’a pas commencé depuis un bon bout de temps. Selon les calculs du cabinet de conseil Bipe, sur la période 2005-2013, les réductions pour les dépenses de médicaments de ville ont atteint la bagatelle de 10,3 milliards d’euros, soit 1,1 milliard par an en moyenne. Au total, le médicament a pesé pour 56 % des économies réalisées sur les différents postes de soins sur la période, alors qu’il ne représente en 2013 que 15 % de l’ONDAM. Et là, on ne cherche même plus à savoir si ces énièmes calculs sont justes, mais juste si cela est… juste.

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