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Une pharmacienne française installée au Québec
« Au Québec, les pharmaciens sont plus avancés en pharmacie clinique qu’en France. » Jessica Riera, pharmacienne française qui a fait ses études à Montpellier (Hérault), est installée dans la province canadienne. Elle témoigne.
Cela fait huit ans que Jessica Riera, pharmacienne française, vit et travaille au Québec. Aujourd’hui, à seulement 35 ans, elle est propriétaire de quatre officines, affiliées à Pharmaprix. « Lors de mes études de pharmacie, j’ai choisi de faire mon stage de 5e année au Québec, dans un hôpital. Je suis allée dans plusieurs pharmacies pour voir comment cela se passait. Je me suis rendu compte que les Québecois étaient plus avancés que nous en pharmacie clinique. C’est à ce moment-là que j’ai formé le projet d’aller vivre au Québec pour exercer mon métier », explique la jeune femme. Après l’obtention de son diplôme en 2011 à la faculté de Montpellier (Hérault), Jessica travaille durant trois ans dans une pharmacie de Nîmes (Gard) en tant qu’adjointe. Le temps aussi d’effectuer toutes les démarches pour immigrer au Canada avec son conjoint et son enfant.
De la communication entre médecins et pharmaciens
C’est donc en 2015 que la famille arrive avec armes et bagages au Québec. Elle trouve rapidement un premier emploi de préparatrice dans une pharmacie Pharmaprix avant de pouvoir exercer en tant que pharmacienne. « Ce qui m’a le plus marqué en commençant, c’est le travail de collaboration qu’il y a autour du patient et la communication entre médecins et pharmaciens. Les médecins et les patients nous font confiance. En France, le pharmacien est plus un exécutant », souligne-t-elle. Surtout, c’est la diversité des actes pharmaceutiques qui la séduit. « Dans une semaine typique, notre planning intègre de la pharmacie clinique, de la vaccination, de la santé des voyageurs, détaille Jessica Riera. Bien sûr, nous délivrons aussi des médicaments, mais le conseil représente une grande partie de notre travail, soit sur rendez-vous, soit au comptoir s’il s’agit d’une urgence comme une infection urinaire. »
Elle a choisi de se spécialiser dans la prise en charge du zona et la santé associée au voyage. « Nous devons nous former pour réaliser les actes. Nous sommes tenus d’effectuer 40 heures de formation durant des cycles de deux ans. C’est obligatoire », précise la pharmacienne. Lorsqu’un patient se présente avec un zona, Jessica Riera peut donc l’examiner dans une salle de « consultation » et prescrire des médicaments si besoin. « Il faut respecter une procédure, poser des questions au patient. La communication est standardisée. Si, par exemple, la zone concernée est autour des yeux, j’envoie le patient chez le médecin en lui remettant un document expliquant ce que j’ai fait. Le cadre législatif est strict. Si je juge que c’est un zona, j’analyse son dossier, l’historique et les résultats biologiques antérieurs. Nous avons accès à toutes les données du patient et nous communiquons aussi au médecin ce que nous faisons », relate la jeune femme. Les médicaments qu’elle prescrit sont préparés. Elle vérifie la délivrance et explique au patient son traitement. Les pharmaciens ont aussi l’obligation de suivre les patients.
Des pharmaciens moins accessibles
La seule chose que Jessica pourrait regretter par rapport à l’exercice français est la relation avec les patients. « En France, les pharmaciens sont en première ligne, au comptoir, et prennent le temps de parler avec eux. Au Québec, les pharmaciens sont plus en retrait, car les patients sont orientés dès l’accueil selon leurs besoins et les informations qu’ils fournissent. Ils ne verront pas forcément un pharmacien », précise-t-elle. Mais, avec Pharmaprix, la pharmacienne a déjà d’autres projets qui s’articulent autour des services professionnels. Ce qui nécessitera le recrutement de pharmaciens pour répondre à la demande.

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