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Un nouveau dans la classe
Cette année, avec le plan annoncé le 18 août par l’Education nationale, rentrée scolaire rime avec fébrilité. Les fermetures de classes sont-elles justifiées sur le plan épidémiologique ?
La rentrée scolaire ne sera pas perturbée par le virus A(H1N1). Du moins pas pour l’instant. Mais une classe pourra fermer si trois syndromes grippaux y apparaissent en une semaine. L’UE préconise de son côté la fermeture de l’école en cas de diagnostics positifs. L’application à la lettre des mesures gouvernementales pourrait vite aboutir à la même chose si des enfants infectés partageaient des activités (y compris la cantine), signifiant théoriquement la fermeture de toutes les classes concernées.
Exagéré ? Pas vraiment si l’on en croit une étude (1) qui a décortiqué l’épidémiologie du virus au Mexique pour modéliser ses effets sur une communauté de 2 000 personnes en Grèce (comprenant un jardin d’enfants, une école primaire et une école secondaire) et applicable par extension en Europe. En l’absence de vaccin, la fermeture de l’école à partir d’un seuil de 1 % d’enfants infectés fait décroître de 89,3 % les cas prévisibles (sachant que le taux d’infections si rien n’est fait dépasse 30 %). Cumulée avec un traitement antiviral et l’isolement au domicile (réduction de 50 % des contacts sociaux), la mesure fait chuter de 94,8 % le taux d’attaque du virus. La probabilité de développer des symptômes en cas d’infection y est estimée à 67 % et la probabilité de transmission du virus pour un cas asymptomatique, de 50 %. L’étude qualifie donc la fermeture des écoles de « stratégie efficace », ce que recoupe une étude japonaise équivalente (2). Tout en précisant qu’il faut bien déterminer le bénéfice-risque de la mesure au regard de l’absentéisme au travail et donc de son coût financier. Elle est aussi à considérer au regard de la faible virulence du virus. Reste qu’une autre étude sur l’épidémiologie des cas fatals montre que près de 18 % des enfants décédés n’avaient pas d’autre facteur de risque (voir nos « Questions de comptoir » page 70).
Le gouvernement en appelle à la « solidarité nationale »
L’Etat restera maître de la mesure puisque c’est le préfet qui décidera de la fermeture puis de la réouverture des classes après une fermeture d’au moins six jours, de la réintégration des élèves après la fin de période de contagion de 7 jours. Aucun moyen alternatif de garde des enfants n’est prévu. C’est pourquoi Luc Chatel, ministre de l’Education mais également porte-parole du gouvernement, en appelle à la « solidarité familiale et de voisinage » pour la garde des enfants – malades ou non – concernés.
Reste qu’en Polynésie des fermetures de classes ont été décidées avec l’explosion du virus, mais la mesure a été abandonnée au bout de quelques jours en raison des problèmes inextricables en termes de garde d’enfants et d’absentéisme, mais aussi car la mesure ne ralentissait pas la propagation du virus. Plusieurs syndicats de professionnels de santé hospitaliers ont souligné leur inquiétude quant à l’absentéisme dans les structures de soins en l’absence de moyens de garde pour les enfants des soignants.
Les familles seront informées à la rentrée de ces mesures via un dépliant diffusé dans les écoles. Celui-ci indiquera qu’une campagne de vaccination est prévue à l’automne (voir ci-dessous). Luc Chatel a déclaré qu’« il n’était pas prévu à ce stade de vaccination systématique collective […] ».
(1) « School closure is currently the main strategy to mitigate influenza A(H1N1)V : a modelin study », université d’Athènes.
(2) Nishiura, Castillo-Chave, Safan, Chowell.
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