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Un avenir balancé entre réforme et contre-réforme

Publié le 6 avril 2013
Par Caroline Coq-Chodorge
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Comme François Hollande s’y était engagé, le gouvernement revient partiellement sur la réforme du régime minier : un décret paru au Journal officiel du 28 mars abroge l’article 80 du décret du 30 août 2011, qui prévoyait le transfert au 31 décembre 2013 de sa gestion au régime général d’assurance maladie. « Des évolutions sont nécessaires pour organiser l’avenir du régime minier, qui rencontre des difficultés importantes », reconnaît-on cependant au ministère de la Santé. Pour les accompagner, une « instance de coordination stratégique » est constituée. Le régime est promis à une inexorable extinction : en 2011, il comptait 324 000 retraités, pour seulement 5 100 actifs.

Une offre de soins ouverte à tous sauf aux pharmaciens

« Nous savons que le régime minier va être intégré au régime général, explique Salvatore Di Rosa, secrétaire général adjoint de la CFDT des mineurs. Mais le transfert décidé sans concertation par le précédent gouvernement menaçait l’offre de soins. » Le régime minier comprend en effet 162 centres de santé, 22 établissements hospitaliers, 59 officines, 14 centres dentaires, etc., qui emploient 6 000 professionnels de santé. Pour le syndicaliste, le modèle du régime minier doit être préservé car il assure « une prise en charge du patient dans un parcours de soins coordonné, sans dépassements, à moindre coût ». Mais il est fortement déficitaire. Longtemps réservée aux mineurs, l’offre de soins a été ouverte en 2002 au régime général… à l’exception des pharmacies. « Les syndicats de pharmacies libérales s’y étaient opposés, explique Salvatore Di Rosa. Aujourd’hui, nos pharmacies sont encore plus déficitaires. Dans les prochaines négociations, nous réclamerons leur ouverture au régime général ».

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