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Un accès aux soins compromis ?

Publié le 26 janvier 2013
Par Myriem Lahidely
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L’attribution de l’aide financière conventionnelle aux médecins des zones rurales reculées devrait donner un nouveau souffle à ces dernières. Versée annuellement en fonction du chiffre d’affaires du médecin, cette aide est plafonnée à 15 000 euros. L’URPS Languedoc-Roussillon conteste les critères retenus pour en bénéficier, les jugeant « aberrants ». En effet, selon la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), seuls 55 000 habitants résideraient dans ces territoires en Languedoc-Roussillon, soit 2,19 % de la population régionale – alors que la moyenne nationale est de 7,34 % –, et seuls 3 généralistes, sur 86 y exerçant rempliraient les conditions d’attribution. « Ce sont les chiffres les plus bas de France !, s’insurge Jean-Paul Ortiz, président de l’URPS Languedoc-Roussillon. La densité médicale moyenne de la région a été globalisée sur tous ses départements. On ne peut comparer l’offre de soins du littoral et des grandes villes avec celle de l’arrière-pays, en Lozère, dans le Gard, l’Aude ou les Pyrénées Orientales, dont certains endroits sont déjà des déserts. »

Revoir les critères d’attribution des aides

Un second critère de la convention nationale des médecins généralistes et spécialistes veut que l’incitation financière soit accordée à des praticiens dont l’essentiel des patients réside dans la zone sous-médicalisée donnant droit à cette aide. « N’ont été retenus que les médecins travaillant dans les chefs-lieux. Or, beaucoup exercent sur plusieurs communes », dénonce Jean-Paul Ortiz.

L’URPS demande donc à la Caisse d’assurance maladie, la Commission nationale paritaire et la DGOS de reconsidérer leurs critères et de revoir à la hausse les pourcentages de population et de médecins concernés par les zones fragiles. « Faute de quoi, près de 36 000 habitants de la région pourraient être dépourvus d’accès aux soins. »

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