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TRÈS CHÈRE SANTÉ

Publié le 12 mars 2011
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Depuis la réforme de l’assurance maladie mise en place en 2004, la couverture des frais de santé s’est réduite. Certes, les franchises médicales sont plafonnées à 50 euros par an. Mais pour les associations de malades chroniques et de personnes handicapées, ce montant est une sanction supplémentaire. Un Collectif national contre les franchises et pour l’accès aux soins pour tous a vu le jour en 2008. Quant au forfait journalier à l’hôpital, il est passé d’un peu moins de 11 euros en 2004 à 18 euros en 2009. Pendant ce temps, les dépassements d’honoraires pratiqués par les médecins en secteur 2, mais aussi par des chirurgiens à l’hôpital, explosent. Un rapport de l’IGAS sur ce sujet, paru en 2007, pointe que le montant des dépassements a doublé en quinze ans !

Résultat : le reste à charge pour les ménages est passé de 8,3 % en 2004 à 9,4 % en 2008, d’après le rapport de la Commission des comptes de la santé 2009. « Un point de hausse pour les ménages, c’est colossal », avait commenté à l’époque Didier Tabuteau, directeur de la chaire santé de Sciences-Po. La participation des particuliers est très faible pour les soins hospitaliers (environ 3 %) mais nettement plus élevée pour les soins ambulatoires (environ 12 %) et pour les médicaments (17 %).

Pour l’heure, les complémentaires font des efforts via une augmentation des cotisations des assurés. Mais toutes ne prennent pas en charge les dépassements d’honoraires et le forfait hospitalier, loin s’en faut. Et elles ne pourront pas éternellement revoir leurs tarifs à la hausse. Enfin, tous les assurés n’ont pas accès à une mutuelle avantageuse et peu coûteuse. L’assurance maladie apporte une aide financière pour l’acquisition d’une complémentaire santé à plus de 635 000 personnes vivant avec un plafond supérieur à la CMU. Pour Philippe Ulmann, directeur de l’offre de soins à la CNAMTS, « il ne faut pas oublier que notre système d’assurance maladie est l’un des plus généreux au monde : 75 % des dépenses de santé sont prises en charge par l’assurance maladie, 15 % par les mutuelles et 10 % par les assurés ». Tout en admettant que la crise a rendu la situation délicate pour certains assurés… Selon le baromètre « Cercle Santé -Europ Assistance » de septembre 2010, la part des Français préférant différer leurs soins est passée de 11 % en 2009 à 23 % l’année dernière, et 49 % des Français estiment que leur système de santé ne garantit pas l’égalité d’accès aux soins, tandis que 48 % affirment le contraire.

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