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Théâtre au coeur
Quand il n’est pas au comptoir, Sébastien Ossowski se donne à fond sur scène, dans des pièces à succès qui servent des causes humanitaires.
«V’la une nouvelle affaire, cht’eun graisse pour les sans ch’veux ». Régulièrement, Sébastien Ossowski s’exprime en ch’timi à l’officine, le temps d’une connivence avec certains clients. Mais ici, ce n’est pas une pub’ pour un produit anti-chute qu’il évoque. Il fredonne, en fait, un texte de Jules Mousseron, célèbre mineur-poète du Nord de la France, qui fit salle comble avec ses chansons et les aventures de Cafougnette, le Toto de Picardie. Les textes de Mousseron, Sébastien Ossowski les a chantés, lui aussi, en patois avec la compagnie de théâtre où il a fait ses premiers pas en amateur. Il continue de pousser la chansonnette sur les textes de Mousseron avec ses amis qu’il fait rire avec les petites histoires de Cafougnette. « Cette période est celle qui m’a le plus marqué », explique-t-il. C’était il y a quinze ans, dans la compagnie des Artisans, à Bruay. Lui qui rêvait d’être clown n’y a pas toujours tenu les rôles les plus drôles. Mais l’acteur débutant s’est « éclaté » dans cette troupe. Même en habit de Pâris, beau jeune homme assez efféminé, héros malheureux dans « La guerre de Troie n’aura pas lieu » de Jean Giraudoux. « J’ai joué un super rôle dans cette pièce forte, qui m’a pris aux tripes. On s’est surtout bien amusé dans nos costumes paradoxalement très modernes », se rappelle Sébastien. Pâris vêtu de cuir et ceinture métallique, Hélène en pin-up et des soldats en short, tee-shirt, casquette…
Carrière parallèle. Ce fut le déclic pour Sébastien qui, depuis, a fait du théâtre amateur une « carrière » parallèle. « Même à la pharmacie, je joue au vendeur plutôt qu’au préparateur, mais là je ne me déguise pas ». Lui qui jongle avec ses vies de comptoir et de scène aime endosser les costumes, souvent un peu provoc’. « J’adore me travestir, pour faire rire ou pour choquer. Revêtir les atours de personnages bizarres me défoule. » Sébastien évoque « son côté » Freddy Mercury, le chanteur extraverti du groupe Queen, « mais sans aller au bout de cette extravagance. » L’acteur est pourtant monté sur scène en lapin bleu et bas résilles, puis en pantalon moulant, veste noire féminine et bustier, pour tenir le rôle d’une « folle ». À l’image de Zaza Napoli, que jouait Michel Serrault dans la Cage aux folles « sans son exagération ». C’était il y a quelques années, dans une pièce intitulée « Ch’canarien d’matante Henriette » donnée par les « Tréteaux de l’impasse », la troupe qu’il ne quitte plus depuis 1993. Dans la dernière « Ni fleur ni couronne… ni farandoles, ni pièche montée », il est un étudiant en médecine qui doit annoncer à son père son homosexualité. « J’ai eu beaucoup de difficultés avec le texte. Les gens rient parce que le comique est basé sur une série de qui proquo alors que ce que j’annonce est difficile. » Tragique et comique à la fois. « Je fais rire mais ce n’est jamais vulgaire. Dans la vie aussi je m’auto caricature. » Ses deux filles de onze et huit ans, en profitent largement. « Je les fais rire en leur parlant de la vie de tous les jours avec ses côtés dérisoires », confie-t-il. Déjà enfant, son professeur de français l’avait catalogué parmi les faux gais : « tu restes secret dans ton for(t) intérieur, et tu t’extériorise en faisant le pitre », lui avait-il asséné. Le théâtre est devenu un paravent devant lequel le comique prend le pas sur sa mélancolie. Sébastien « fait » aussi dans le Polnareff et le Claude François, façon « Podium ». « Rien qu’à la maison, dans des salles de fêtes ou en privé », précise-t-il, ajoutant avec malice « pour l’instant ».
Pour la bonne cause. Aujourd’hui, les pièces des Tréteaux de l’impasse, association qu’il préside, font salle comble. À chaque fois. Plusieurs mois à l’avance. Le rire sert ici les bonnes causes. Depuis quelques années, la troupe s’engage dans les oeuvres caritatives, au profit de diverses associations du Nord Pas-de-Calais : un club de boule ou de tennis, le SAMU, le Téléthon, les soins palliatifs, la mucoviscidose, les déshérités de la Voix du Nord… « Nous jouons de plus en plus dans l’intention d’aider les gosses en particulier », précise Sébastien, sensibilisé par l’investissement de sa femme dans une association pour enfants dévaforisés du coin. Seule rémunération pour la troupe : une bouteille de champagne à l’occasion, ou un resto une fois par an avec famille et enfants, voire une escapade d’un week-end à Paris « pour voir Dany Boon et visiter les catacombes. » Celui qui faisait déjà rire ses copains à l’école, qui a un temps rêvé d’être cuisinier, a embrassé il y a plus de vingt ans, une carrière de préparateurs et de comédien. Sa mère, infirmière, disparue il y a trois ans, a largement influencé ses choix. « Elle a fait de moi quelqu’un d’exigeant, d’excessif, peut-être même suis-je un peu dur parfois », confie l’acteur-préparateur dont la sensibilité affleure derrière les mots. « À la pharmacie aussi, c’est le côté humain qui m’intéresse. Je veux pouvoir aider les gens en leur parlant. Sans vouloir à tout prix vendre quelque chose derrière. » •
Portrait chinois• Si vous étiez un végétal, lequel seriez-vous ? Un Gingko Biloba parce qu’il est grand et costaud. Et j’aime faire un lien entre le monde végétal et le médicament.
• Si vous étiez une forme galénique ? Une crème ou une huile végétale pour masser et faire pénétrer ! Cela détend et j’aime le contact.
• Si vous étiez un médicament ? Un stimulation de l’érection pour ne pas tomber en panne. J’ai parfois l’humour au-dessous de la ceinture.
• Si vous étiez un matériel ou dispositif médical ? Un préservatif pour se protéger. Après le théâtre, le travail et la bouffe, il y a le sexe dont je ne pourrais me passer.
• Si vous étiez un vaccin ? Contre tous les cancers et les souffrances qu’ils provoquent.
• Si vous étiez une partie du corps ? Le cerveau qui permet de réfléchir et de faire plein de choses. Si tu perds la tête, tu ne peux plus rien faire.
Sébastien Ossowsky
Âge : 37 ans.
Formation : préparateur en pharmacie.
Lieu d’exercice : Oignies (Pas de Calais).
Ce qui le motive : la relation avec le client, la vente et les défis.
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