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Tests antigéniques : le remboursement prolongé jusqu’au printemps
Dès l’annonce du gouvernement, le 14 janvier dernier, de mettre fin au remboursement des tests antigéniques, la FSPF lançait une grande enquête auprès des pharmaciens sur leur pratique des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) ciblant les virus responsables d’infections respiratoires aiguës. « 2 200 pharmaciens ont participé à cette enquête, dont les résultats démontrent l’importance de la prise en charge par l’Assurance maladie », explique Philippe Besset, président de la FSPF.
Des tests largement utilisés en officine
80 % des pharmaciens interrogés ont indiqué qu’ils procèdent à des dépistages chaque semaine, avec pour un tiers d’entre eux une positivité des tests supérieure à 50 %. « Près de 9 répondants sur 10 ont par ailleurs indiqué utiliser les tests combinés grippe-Covid, et 3 sur 10 les tests triplex grippe-Covid-VRS », poursuit le responsable.
Un outil clé pour la coordination des soins
L’enquête de la FSPF a également mis en lumière une pratique pluriprofessionnelle bien ancrée qui permet une prise en charge précoce du patient. « Les dépistages sont réalisés aussi bien en amont d’une consultation qu’en aval, et parfois même à la demande d’un service de régulation des urgences. 44 % des pharmaciens répondants ont pu délivrer un traitement antiviral précocement à des patients fragiles, à la suite de la réalisation du test et d’une coopération avec les prescripteurs. Il ne faut pas mettre un coup d’arrêt à ces bonnes pratiques », souligne Philippe Besset.
Un report du déremboursement… mais des incertitudes pour l’avenir
Face à la levée de boucliers contre le déremboursement des tests antigéniques, le gouvernement a indiqué que cette mesure ne prendrait effet qu’à la fin de l’épidémie de grippe, soit au début du printemps. Pour autant, les syndicats veulent avoir la confirmation que le remboursement sera de nouveau possible dès la prochaine campagne hivernale, voire avant. « Les résultats de ces tests peuvent permettre de détecter précocement le démarrage des épidémies par région et d’anticiper l’organisation des soins. Ils sont aussi un levier puissant de motivation pour encourager à la vaccination contre la Covid-19 », pointe Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.
Une menace économique pour les officines
Au-delà des enjeux de santé publique, la fin du remboursement impactera fortement l’économie des pharmacies. Selon une estimation de l’USPO, cette mesure entraînerait une perte d’environ 70 millions d’euros pour les officines. Les patients symptomatiques devront assumer le coût total du test, soit 16,50 euros en cas de déremboursement. De quoi dissuader de nombreux patients, en particulier les plus précaires.
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