La taxe lapin, c’est pour bientôt

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La taxe lapin, c’est pour bientôt

Publié le 10 février 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Cinq euros pour chaque consultation non honorée. Le gouvernement serre la vis contre l’absentéisme médical. Cette « taxe lapin », intégrée au budget 2025 de la Sécurité sociale, pourrait entrer en vigueur dès la fin du mois de février.

Chaque année, 27 millions de rendez-vous médicaux sont manqués en France. Une hémorragie qui désorganise les cabinets, surcharge les urgences et prive des patients de soins essentiels. « Un rendez-vous non honoré, c’est une perte de chance pour un autre patient », martèle la ministre de la Santé dans Le Parisien.

Face à cette situation critique, l’exécutif opte pour la méthode forte : 5 euros d’amende par consultation oubliée. Inspiré des modèles allemands, belges et suisses, ce dispositif vise à responsabiliser les patients et fluidifier l’offre de soins.

Une adoption en mode express, une application incertaine

Cette taxe, incluse dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2025, devrait être adoptée mi-février via un énième recours au 49.3. « Nous aurons un budget voté et promulgué d’ici fin février », assure Sophie Primas, porte-parole du gouvernement.

Mais comment appliquer cette sanction ? Plusieurs options sont sur la table, notamment le prélèvement automatique via l’empreinte bancaire enregistrée sur Doctolib. Une méthode qui fait grincer des dents. « La médecine n’est pas un commerce et les patients ne doivent pas avancer des frais aux plateformes », réagit l’Union française pour une médecine Libre (UFML-S).

Une taxe dissuasive avant tout

Doctolib, qui a déjà réduit de moitié les rendez-vous non honorés grâce à ses rappels SMS, est prêt à suivre le mouvement, sous conditions. « Si les soignants veulent la mettre en place, on le fera. Mais sans entraver l’accès aux soins », nuance son P-DG, Stanislas Niox-Chateau.

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Contrairement à d’autres taxes sanitaires, la « taxe lapin » n’a pas vocation à remplir les caisses. L’argent collecté ira à la Sécurité sociale, non à l’État. L’objectif ? Un électrochoc pour enrayer un gaspillage devenu insoutenable.