Taxe Covid : les mutuelles risquent de trinquer, les adhérents aussi

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Taxe Covid : les mutuelles risquent de trinquer, les adhérents aussi

Publié le 7 septembre 2020
Par Anne-Hélène Collin
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Du fait du confinement, les dépenses de santé ont été moins importantes que prévu pour les mutuelles et le gouvernement en a pris bonne note. Le ministre de la Santé et le ministre délégué aux Comptes publics veulent taxer les organismes complémentaires d’assurance maladie (OCAM) au titre des moindres dépenses de santé engagées par les Français. Une « taxe Covid » qui « se monte à hauteur d’un milliard d’euros en 2021 et de 500 millions en 2022 », révèle la Mutualité française dans un communiqué du 4 septembre.

Si les organismes ont déjà proposé leur contribution, la Mutualité française estime cependant que « le temps nécessaire pour évaluer sérieusement les impacts de la crise n’a pas été pris » et que leur proposition d’un remboursement des frais avancés par l’assurance maladie « n’a pas été retenue ». En clair, il est trop tôt pour fixer le total des sommes en jeu. « A cette date, les dépenses de santé constatées à la charge des mutuelles sont moins importantes en 2020, en raison du confinement. Mais ce n’est qu’en 2021 que pourront se mesurer les impacts de cette crise sanitaire et de la crise économique redoutée : rattrapage des soins, impayés des cotisations liés à la fragilisation de nombreuses entreprises, maintien des garanties santé et prévoyance pour les personnes privées d’emploi (portabilité) », explique la Mutualité française. « Les OCAM constatent déjà une forte hausse des dépenses notamment en dentaire depuis le déconfinement », ajoutait, le même jour, la Fédération française des assurances (FFA). Qui prévient : les charges sur les mutuelles « pèseront au final sur nos assurés, particuliers comme entreprises ».

Même sentiment du côté du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP). « La contribution, sous sa forme actuelle, nous semble, en l’état, adresser un signal contraire aux objectifs du plan de relance » commentent les présidents du CTIP, Denis Laplane et Djamel Souami, représentants des partenaires sociaux, dans leur communiqué du 4 septembre.

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