Tarif des consultations : 5500 médecins menacent de se déconventionner

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Tarif des consultations : 5500 médecins menacent de se déconventionner

Publié le 10 avril 2024
Par Christelle Pangrazzi
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Les tarifs des consultations vont-ils grimper ? C’est la menace brandie par les syndicats de médecins. Ces derniers ont déjà rassemblé 5503 signatures réclamant le déconventionnement.

« Nous sommes en guerre ». La phrase n’est pas du chef du gouvernement mais de Jérôme Marty, président de l’Union française pour une médecine libre (UFML), l’un des principaux syndicats de médecins français. Depuis le clash des négociations conventionnelles, de très nombreux praticiens ont décidé de se rallier au mouvement amorcé en mars dernier. Ils menaçent le gouvernement d’un déconventionnement collectif.

Bientôt 10 000 lettres de d’intention chez l’huissier

Depuis le mois de mars, 5503 lettres d’intention de déconventionnement ont été confiées à un huissier. « Nous avons bon espoir d’en obtenir 10 000 d’ici le mois d’octobre prochain. Elles serviront de levier de pression », note Jérôme Marty. Objectif de la manoeuvre ? Obtenir une revalorisation de la consultation. « Nous visons un acte à 50 euros minimum à l’horizon 2029 afin d’être en phase avec les tarifs adoptés dans la quasi-totalité des pays européens », note Jérôme Marty. Jusqu’ici, dans le cadre des négociations conventionnelles, la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) proposait un tarif de 30 euros sur 5 ans. « Cette proposition indécente ne couvre même pas l’inflation », poursuit le médecin.

Une faiblesse tarifaire à l’origine de la désertification médicale

Ce tarif « extrêmement bas », selon les mots du syndicat serait l’une des causes de la désertification médicale croissante. « Les jeunes médecins ne souhaitent plus s’installer. Les risques sont supérieurs aux bénéfices », note Jérôme Marty. L’ensemble des professions de santé dont les pharmaciens sont d’ores et déjà impactées par ce manque de médecins. Les officines ont du mal à résister dans les territoires sans praticien. « Nous sommes tous dans le même bateau. De notre côté, nous tordrons le bras au gouvernement jusqu’à ce qu’il cède », poursuit Jérôme Marty.

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