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Sud-est : Plusieurs pharmacies sinistrées par les inondations

Publié le 13 décembre 2003
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En Languedoc-Roussillon et PACA, les eaux ont dévasté plusieurs officines. Etat des lieux.

En Languedoc-Roussillon, le département du Gard a été le plus touché. Trois officines ont été partiellement ou complètement inondées. Celle de L’Ardoise, près d’Orange, a été noyée dans 1,40 mètre d’eau. « J’avais pourtant mis les quatre ordinateurs en hauteur sur les comptoirs, explique Annie Vignaud, installée depuis trois ans dans ce village dont toute la population a été évacuée. Mais tout a été noyé : informatique, comptoirs, présentoirs ; l’installation électrique est à refaire entièrement. » Le village ayant été interdit d’accès, Annie Vignaud n’a pu constater les dégâts que trois jours plus tard. Dans le meilleur des cas, son officine ne pourra rouvrir ses portes qu’à la mi-janvier.

A Vallabrègues, bourg d’un millier d’habitants au bord du Rhône, la pharmacie de Marie-Claire Bousquet a aussi été très sinistrée : « Prévenue la veille de la crue du Rhône, j’avais prévu une cinquantaine de centimètres d’eau et donc mis pas mal de choses sur des tables. Mais j’ai eu un mètre d’eau dans l’officine et, en gros, je n’ai pu sauver que l’unité centrale informatique. » Après trois jours de nettoyage intensif, la pharmacie a rouvert ses portes lundi dernier dans des conditions précaires.

Arles, la plus touchée.

Dans l’Hérault, la pharmacie Lefèvre-Didillon (Lunel) a été partiellement inondée et tout son mobilier est inutilisable. En Lozère, la pharmacie de la clinique de Marvejols a, elle, été complètement noyée. En région PACA, Arles paye le plus lourd tribut. Mardi, trois officines étaient encore sous plus d’un mètre d’eau. Au rythme actuel du pompage, il faudra une bonne dizaine de jours pour qu’elles soient à sec et des semaines pour retrouver une activité normale.

Pour Murielle Grémaud, l’ardoise sera lourde : elle venait de transférer dans ce quartier. Francis Galvaing, titulaire en centre-ville, est très en colère : « J’en veux aux autorités qui n’ont pas déclenché le plan orsec et n’ont pas fait les travaux de remise en état des digues. Dans le quartier de la Roquette, nous avons fait le forcing auprès du préfet et obtenu la réfection des quais du Rhône. Mais ailleurs, rien. Faut-il attendre une catastrophe pour agir ? Il aurait suffi de dépenser quelques millions d’euros. Au lieu de quoi, c’est 80 % du potentiel économique arlésien qui est détruit. »

Dans le Vaucluse, aucune pharmacie, contrairement à l’an dernier, n’aurait été touchée. Quant à Marseille, paralysée pendant deux jours, seule une pharmacie a été noyée sous un mètre d’eau.

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Dans les deux régions, les répartiteurs ont tout fait pour approvisionner les pharmacies. Les conseils régionaux de l’Ordre ont procédé à un recensement complet des officinaux sinistrés. La commission nationale d’entraide de l’Ordre pourra ainsi leur venir en aide par le déblocage rapide de prêts à taux zéro.