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Sous garantie

Publié le 18 mars 2023
Par Laurent Lefort
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Celles et ceux qui nous lisent régulièrement ont compris que nous ne sommes pas toujours d’accord avec lui. Mais là, nous partageons totalement le point de vue de Thomas Fatôme, le directeur général de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam). Auditionné le 14 mars par la commission nationale d’enquête sénatoriale sur les pénuries, montée fin 2022 après la multiplication des tensions d’approvisionnement en médicaments, il a estimé que les discussions entre les pouvoirs publics et les industriels du médicament concernant l’accès au remboursement et la tarification des produits « devraient comporter davantage de garanties sur la continuité de l’approvisionnement ». Il faut dire que la Cnam a dépensé, rien qu’en 2022, 32 milliards d’euros pour les médicaments remboursés délivrés en ville. Pour un « acheteur » à ce niveau de volumes et de dépenses, la demande est effectivement entendable. Cette pratique est par ailleurs répandue dans les très grands groupes industriels et assortie de pénalités si l’approvisionnement en matières premières ou en pièces détachées n’est pas au rendez-vous. 

Les industriels du médicament ont, eux, une obligation de constituer des stocks de sécurité pour le marché national (de une semaine à quatre mois selon les spécialités). Et pour rester objectif jusqu’au bout, rappelons, comme le souligne Thomas Fatôme, que le prix n’est pas l’élément principal expliquant les pénuries. Il est également nécessaire d’améliorer le bon usage du médicament. Un rôle que les pharmaciens doivent là encore endosser sans relâche. Car agir, c’est tellement mieux que subir.

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