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Seule une trentaine de molécules touchée

Publié le 13 juin 2003
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Une soixantaine de molécules potentiellement menacée par le TFR dès juillet. Une trentaine finalement clouée au pilori. Pour une fois, Jean-François Mattei semble avoir mesuré son coup, même si le montant du TFR pourrait s’avérer, lui, plus sévère que prévu.

Les pharmaciens l’ont – pour l’instant – échappé belle. Alors que la liste officielle des groupes génériques touchés par le TFR n’est pas encore officiellement publiée à l’heure où nous bouclons, Claude Japhet, président de l’Union nationale des pharmacies de France, indique qu’« une trentaine de DC est concernée par un TFR », confirmant ainsi une information qui avait d’ores et déjà filtré. Et selon nos informations, les groupes majeurs (produits de forte rotation) sur lesquels le ministre pouvait frapper sont, semble-t-il, épargnés.

Un verdict plutôt clément si l’on se réfère aux chiffres GERS d’avril* (voir tableau ci-contre) qui laisseraient à penser que 58 molécules et 94 groupes génériques seraient susceptibles d’être soumis à un tarif forfaitaire de responsabilité (TFR) en cas d’application stricte des règles fixées par Jean-François Mattei (passage sous forfait des groupes génériques présentant un taux de substitution compris entre 10 et 45 %). La liste officielle résulte donc, elle, du fait du prince, en l’occurrence le ministre de la Santé, ce qui, pour cette fois, aura été plutôt bénéfique. Il lui appartient en effet de décider quels sont les produits, au sein de cette fourchette, qui seront touchés par le TFR.

« Même s’il s’est déclaré modérément satisfait de l’artifice mis en place sur les achats d’avril [NdlR, surstockage de génériques par les pharmaciens], Jean-François Mattei a décidé de faire un usage modéré du TFR », confirme Bernard Capdeville, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France, qui se refuse néanmoins à tout commentaire sur la liste quasi définitive établie par le ministre, tant que les derniers arbitrages ne sont pas rendus. Car si les officinaux ont eu chaud, la partie n’est pas pour autant gagnée. « On nous attend à la sortie ! », met en garde Bernard Capdeville, en montrant du doigt le prochain palier à 60 % qui guette la profession en fin d’année. Déjà préoccupé par le PLFSS 2004, il appelle les pharmaciens à ne pas relâcher leurs efforts d’autant que les médecins ont, de leur côté, levé le pied sur la prescription en DC. « La substitution est l’un de nos meilleurs remparts contre les aléas de la politique du médicament », martèle-t-il.

Reprise des ventes.

« La mobilisation en avril des pharmaciens a payé, constate de son côté Laurence Chaffiel, directrice marketing des laboratoires RPG Aventis. Et l’on peut espérer que le ministre mette un fort bémol à la liste pour ne pas entamer la dynamique actuelle sur la substitution. » En poussant sur les achats, les pharmaciens ont hissé à un bon niveau les taux de pénétration des génériques dans leur ensemble, mettant pour l’instant à l’abri de la deuxième vague à 60 % les groupes à fort rendement, tels que l’amoxicilline 500 mg gélule (84 %), l’allopurinol 100 mg (75 %), le thiocolchicoside (82,5 %), la trimétazidine cp (66 %), l’association dextropropoxyphène-paracétamol et la metformine 850 mg (73 %). Encore faut-il substituer plus largement pour garder le cap sur les achats.

Alors que le marché a présenté quelques signes d’essoufflement en février et mars, Claude Japhet rapporte des effets également positifs de la mobilisation d’avril, à un degré moindre, sur les ventes. « Le volume et le chiffre d’affaires des génériques présentés au remboursement ont atteint un nouveau record sur ce mois », précise-t-il. Et Bernard Capdeville de souligner que la pression des stocks fait vendre et que les chiffres de mai laissent augurer une nouvelle progression des ventes.

Le seul gros point d’interrogation et d’inquiétude à court terme concerne le forfait de remboursement retenu pour chaque groupe. « Plus il sera bas, plus il aura un impact sur notre marge », fait remarquer Claude Japhet, prévenant qu’il n’acceptera pas une base de remboursement inférieure au prix du générique le plus cher de son groupe, ce qui aurait pour conséquence d’entraîner des « modifications inconsidérées de vignettes et des difficultés d’écoulement des stocks pour les pharmaciens ».

Le ministre de la Santé saura-t-il faire preuve d’autant de mansuétude sur le niveau du forfait de remboursement que sur la liste des groupes soumis au TFR ? Réponse incessamment sous peu.

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* Les chiffres officiels du générique utilisés par les pouvoirs publics sont ceux du GERS (Groupement pour l’élaboration et la réalisation statistiques) basés sur les achats des officines. Les chiffres d’IMS Health que nous donnons page 34 pour le mois d’avril sont, eux basés, sur les ventes des officines et ne sont donc pas ceux pris en compte par les pouvoirs publics.

A cet égard, le tassement observé dans les chiffres IMS Health d’avril apparaît lié à l’entrée de nouveaux groupes dans le Répertoire, ce qui augmente momentanément la part relative des princeps (regonflée par ces groupes non encore substitués). A noter que de grosses molécules sont attendues prochainement au Répertoire.

A retenir

58 molécules et 94 groupes devraient être théoriquement soumis à un TFR. Seule une trentaine de molécules le serait.

Record : le volume et le chiffre d’affaires des génériques présentés au remboursement ont atteint un nouveau record en avril. Mai s’annonce encore meilleur.

Remboursement : l’UNPF n’acceptera pas une base de remboursement inférieure au prix du générique le plus cher de son groupe.

Liste des princeps pour lesquels la pénétration du générique est comprise entre 10 et 45 % (1)

Entre 10 et 20 %

Alfatil 250 mg sol. buv. (12,3 %)

Anafranil 25 mg cp (16,3 %)

Anafranil 75 mg cp (13,6 %)

Baypress 10 mg cp (10,4 %)

Baypress 20 mg cp (12,3 %)

Buspar 10 mg cp (18,8 %)

Dépakine sol. buv. (10,1 %)

Déprényl 5 mc cp (11,3 %)

DHE Sandoz gouttes (13,7 %)

Diovenor 600 mg sach. (14,8 %)

Dogmatil 100 mg inj. (16,8 %)

Isoptine 120 mg gél. (14,3 %)

Leponex 100 mg cp (16,3 %)

Liorésal cp (12,7 %)

Lopressor 100 mg (10,7 %)

Nootropyl 400 mg gél. (13,1 %)

Oracéfal 1 g cp (15,2 %)

Parlodel 10 mg gél. (10,5 %)

Parlodel 5 mg gél. (12,0 %)

Primpéran 10 mg cp (16,7 %)

Profénid 50 mg gél. (16,0 %)

Profénid LP 200 mg cp (10,1 %)

Risordan LP 20 mg cp (10,9 %)

Risordan LP 40 mg cp (15,7 %)

Risordan LP 60 mg (13,9 %)

Rocéphine 500 mg IM (14,9 %)

Rovamycine 3 M cp (10,9 %)

Sermion 5 mg gél. (18,5 %)

Tagamet 400 mg cp (13,1 %)

Tégrétol LP 200 mg cp (11,4 %)

Tégrétol LP 400 mg cp (10,2 %)

Témesta 2,5 mg cp (13,5 %)

Valium 10 mg cp (11,1 %)

Valium 2 mg cp (12,1 %)

Voltarène 75 mg IM (15,1 %)

Entre 20 et 30 %

Adalate 20 mg LP cp (24,8 %)

Avlocardyl 40 mg cp. (20,2 %)

Clamoxyl 1 g IM (27,2 %)

Duphalac sol. buv. (22,4 %)

Eulexine 250 mg cp (29,9 %)

Exacyl 500 mg cp (22,2 %)

Fludex 2,5 mg cp (28,2 %)

Glibénèse cp (20,6 %)

Oracéfal 125 mg sol. buv. (26,8 %)

Pevaryl 1 % sol. (27,7 %)

Praxilène 100 mg gél. (20,2 %)

Profénid 100 mg IM (27,2 %)

Rhéoflux 3 500 mg amp. buv. (24,0 %)

Rocéphine 1 g IV (23,9 %)

Spasfon lyoc 80 mg (28,2 %)

Surbronc ad. sol. buv. (23,2 %)

Surgam 200 mg (27,4 %)

Tagamet 200 mg cp (26,2 %)

Tagamet 800 mg cp (29,0 %)

Timoptol 0,25 % collyre (27,6 %)

Timoptol 0,50 % collyre (25,5 %)

Utrogestan 100 mg caps. (22,1 %)

Utrogestan 200 mg caps. (22,9 %)

Voltarène 25 mg (26,1 %)

Entre 30 % et 45 %

Athymil 10 mg cp (36,1 %)

Athymil 30 mg cp (43,2 %)

Athymil 60 mg cp (40,5 %)

Azantac 150 mg cp (38,7 %)

Azantac 300 mg cp (37,3 %)

Corvasal 2 mg cp (43,3 %)

Corvasal 4 mg cp (41,1 %)

Ditropan 5 mg cp (42,5 %)

Dogmatil 0,5 % sol. buv. (30,7 %)

Dogmatil 50 mg gél. (39,7 %)

Dogmatil 200 mg cp (35,4 %)

Feldène disp 20 mg cp (33,9 %)

Isoptine 240 mg LP cp (32,5 %)

Keforal 500 mg cp (36 %)

Lipanthyl micro. gél. (37,5 %)

Nalcron amp. buv. (40,7 %)

Nootropyl 20 % goutte (36,3 %)

Nootropyl 800 mg cp (43,5 %)

Oracéfal 250 mg sol. buv. (43,3 %)

Oracéfal 500 mg sol. buv. (45,0 %)

Parlodel 2,5 mg cp bte 30 (40,1 %)

Pevaryl 1 % crème (40,1 %)

Pevaryl émulsion fluide (35,5 %)

Pevaryl poudre (38,7 %)

Profénid 100 mg cp (37,4 %)

Renitec 5 mg cp (38,5 %)

Sermion 10 mg gél. (31,9 %)

Solupred 20 cp eff. (39,1 %)

Sotalex 80 mg (43,3 %)

Sotalex 160 mg cp (45 %)

Surgam 100 cp (44,2 %)

Tildiem 60 mg cp (37,6 %)

Torental LP 400 mg cp (38,5 %)

Vastarel 20 mg sol. buv. (37,7 %)

Zovirax 800 mg cp (35,6 %)

(1) Mesurée en volume sur la base des données GERS du mois d’avril.