- Accueil ›
- Profession ›
- Socioprofessionnel ›
- Ses « rentes » dérangent
Ses « rentes » dérangent
Le mot qui fâche quand on ne s’y attend pas. Nicolas Sarkozy a qualifié la profession de « rente de situation » en jugeant ses barrières réglementaires trop fermées. De quoi redouter le pire ?
Augmenter la concurrence n’est pas une question d’idéologie. Il s’agit d’un côté d’accroître le pouvoir d’achat des Français en faisant baisser les prix, et de l’autre de permettre le développement d’activités qui sont aujourd’hui bridées par des réglementations obsolètes et contre-productives […]. Il faut supprimer les barrières qui existent dans différentes professions réglementées. On va aller encore plus loin : il faut mettre fin à des rentes de situation que rien ne justifie aujourd’hui […]. Des pharmaciens, des notaires ou des avoués et je vois immédiatement trembler : mon Dieu, vous allez vous mettre des gens à dos ! »
Ultralibéralisme à l’horizon
C’est à l’occasion de l’installation de la commission sur la libération de la croissance que le Président de la République a prononcé ces mots. Le même Nicolas Sarkozy qui, lorsqu’il était candidat, a écrit noir sur blanc à Frédéric Abecassis, le président de la Chambre syndicale des pharmaciens de l’Hérault « qu’il n’était pas question de remettre en cause le monopole ». Lui encore qui confirmait dans le même courrier qu’il ne « souhaitait pas remettre en cause le système existant d’autorisation pour l’installation des officines en fonction des bassins de population résidente » tant il lui apparaissait « indispensable aux équilibres économiques de la profession comme à l’égalité d’accès aux soins de nos concitoyens ». Envolées les bonnes intentions ? Les phrases formulées le 30 août le font redouter. Jean-Pierre Lamothe, vice-président de la FSPF, a été l’un des premiers à réagir à l’allocution du Président de la République. Il qualifie d’insultant le terme de « rente de situation ». Claude Japhet, président de l’UNPF, est lui aussi « un peu étonné ».
Quelle rente de situation ?
« La santé peut-elle être considérée comme une rente de situation dans la mesure où nous évoluons dans un marché totalement encadré ? Nous ne fixons ni les prix, ni les marges. Une rente de situation, c’est un monopole dans un secteur libre », s’enflamme-t-il. Jean-Pierre Lamothe renchérit : « Il ne faudrait pas que le Président cherche à favoriser les monopoles de fait et la haute finance internationale au détriment du monopole de droit. Les modèles anglo-saxons si chers à Nicolas Sarkozy ne sont pas pertinents en la matière. Par exemple, le coût iatrogène aux États-Unis est l’un des plus importants. Le jour où l’officine basculera complètement sur son versant marchand, l’ensemble de la collectivité va en pâtir, car les officines de proximité seront les premières touchées. C’est grave dans un contexte global de vieillissement de la population. »
Les règles seraient-elles subrepticement en train de changer ?
« Eh bien qu’on nous le dise, rétorque Claude Japhet. Plus de loi de répartition, plus de numerus clausus mais pas plus de créations d’emploi pour autant, le marché se répartira autrement. »
Les paroles prononcées par Nicolas Sarkozy ne laissant sûrement rien au hasard, on ne peut s’empêcher de les considérer comme un signal d’alarme face aux menaces européennes. Il va sans doute falloir lâcher du lest sur certaines revendications car, pour un soutien sans faille, on repassera.
- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
- Grille des salaires pour les pharmacies d’officine
- Explosion des défaillances en Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire et Occitanie
- La carte Vitale numérique, ce n’est pas pour tout suite
- [VIDÉO] Financiarisation de l’officine : « Le pharmacien doit rester maître de son exercice »
- [VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »
- [VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin
- [VIDÉO] Négociations, augmentations, ancienneté… Tout savoir sur les salaires à l’officine
- [VIDÉO] 3 questions à Patrice Marteil, responsable des partenariats Interfimo
- [VIDÉO] Quand vas-tu mettre des paillettes dans ma trésorerie, toi le comptable ?
![[VIDÉO] Arielle Bonnefoy : « Le DPC est encore trop méconnu chez les préparateurs »](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/bonnefoy-dpc-680x320.png)
![[VIDÉO] Le service de livraison en ligne : « Ma pharmacie en France » disponible dès juin](https://www.lemoniteurdespharmacies.fr/wp-content/uploads/2025/03/grollaud-sans-680x320.png)