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Sécurité : Statu quo Place Beauveau

Publié le 3 avril 2004
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Surveillance à distance, surveillance physique, diminution des encaisses : voilà, selon le ministère de l’Intérieur, « les meilleurs moyens de maintenir à un seuil très bas les agressions dont sont victimes les personnels officinaux » ! Sensibilisé par le syndicat de l’Hérault, le député UMP Jacques Domergue avait posé à l’Assemblée, le 8 décembre, une question écrite sur la sécurité des gardes de nuit. Face à un « sentiment profond d’insécurité », il demandait à l’Intérieur de « préciser les mesures qu’il entend prendre afin d’assurer la sécurité des officines ».

La réponse ministérielle s’est fait attendre près de quatre mois… et ne comporte aucune nouveauté. Elle rappelle d’abord « l’obligation pour les pharmaciens situés dans des communes dont la population dépasse 25 000 habitants, ou installés dans les quartiers sensibles, d’assurer durant les heures d’ouverture au public soit une surveillance à distance associée à un dispositif d’alerte, ou une surveillance physique par des agents de sécurité ». Commentaire de Jean-Pierre Calmels, coprésident du syndicat de l’Hérault : « Les systèmes de vidéosurveillance n’ont qu’un effet dissuasif car en cas d’agression, sauf exception, tout est terminé avant l’arrivée de la police. Quant à une surveillance physique par des gardiens, seules les grosses pharmacies de centre commercial ont les moyens de se payer ce genre de service. »

Le directeur adjoint du cabinet de Nicolas Sarkozy indiquait ensuite qu’« en zone rurale et périurbaine, la gendarmerie a donné des directives à ses centres opérationnels pour qu’ils assurent le filtrage des appels téléphoniques destinés aux pharmacies de garde de nuit… ». Si de tels dispositifs sont en place dans certains départements, « ce n’est pas le cas dans l’Hérault où la gendarmerie dit avoir autre chose à faire », regrette Jean-Pierre Calmels. Enfin, après avoir recommandé de diminuer les encaisses, le ministère prône « une généralisation de la coopération directe (avertissement téléphonique) entre le médecin prescripteur des médicaments et le pharmacien chargé de les délivrer ». Un voeu auquel souscrit Jean-Pierre Calmels : « Ce serait très bien si cela pouvait effectivement se faire »

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