Sécurité dans les officines : le bilan peu glorieux des vols et agressions

© Getty Images

Sécurité dans les officines : le bilan peu glorieux des vols et agressions

Publié le 3 novembre 2022
Par Yves Rivoal
Mettre en favori

427 atteintes ont été recensées en 2021 par l’Ordre dans son bilan annuel sur la sécurité des pharmaciens d’officine. Un chiffre en baisse de 27 % par rapport à 2020, mais qui a été multiplié par trois depuis 2012. « Cette tendance est d’autant plus inquiétante que les chiffres ne reflètent que partiellement la réalité, rappelle Alain Marcillac, le référent sécurité du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (Cnop). On estime qu’un tiers seulement des cambriolages nous sont déclarés, et à peine 20 % des agressions verbales et physiques. »

Dans le détail, 64,2 % des faits déclarés en 2021 avaient pour motif des violences verbales et physiques dont près d’un tiers avait un lien avec la crise sanitaire liée au Covid-19. Les 160 vols représentent 37,5 % des déclarations. Dans 72,5 % des cas, les cambriolages se sont produits alors que l’officine était fermée et deux fois sur trois, le mobile était l’argent. Depuis cinq ans, la part des vols dans les déclarations a été multipliée par quatre.

Dans son rapport, l’Ordre invite une nouvelle fois les pharmaciens à déclarer les agressions sur son site Internet. « Cela nous permettrait d’avoir un vrai baromètre de ce qui se passe sur le terrain, et d’alerter les référents sécurité que nous avons mis en place dans chaque département au sein de la gendarmerie ou de la police pour aider et conseiller les confrères, et prendre des mesures préventives », explique Alain Marcillac qui regrette également que trop de titulaires préfèrent ne pas déposer plainte. « En portant plainte, vous déclenchez une action judiciaire et les procureurs sont informés. Or, plus le nombre de plaintes sera élevé, plus ces derniers accorderont de l’importance à un phénomène de société qu’il faut gérer », estime le référent sécurité de l’Ordre. Le manque de temps étant souvent à l’origine de l’absence de dépôt de plainte, nous sommes d’ailleurs en train de travailler sur un dispositif de prédépôt en ligne qui déboucherait sur un rendez-vous à la gendarmerie ou au commissariat, sans avoir besoin d’attendre… »

Publicité