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Second tour de la présidentielle 2022 : la santé vue par Macron et Le Pen
Les candidats au second tour de l’élection présidentielle, Emmanuel Macron et Marine Le Pen, ont recueilli respectivement 27,84 % et 23,15 % des suffrages, selon les résultats définitifs du ministère de l’Intérieur publiés lundi 11 avril. Retour sur leurs programmes en matière de santé.
Réélu, Emmanuel Macron (La République en marche) lancera une conférence des parties prenantes (patients, professionnels et élus locaux) pour construire les solutions nationales et locales afin d’assurer l’accès aux soins pour tous. De fait, son programme comprend plusieurs mesures « avec des leviers à construire ensemble » :
– appuyer administrativement les médecins avec des assistants pour les aider, désigner un pharmacien référent ou un infirmier référent sur un territoire de santé pour un renouvellement d’ordonnance ou des actes « très simples », généraliser le déploiement d’infirmiers salariés subventionnés dans les zones les moins dotées ;
– articuler médecine de ville et hôpital avec l’hôpital « hors les murs » (par exemple, des médecins exerçant en ville mais salariés de l’établissement), désengorger les urgences grâce à une participation plus large aux gardes, instaurer un numéro unique pour obtenir un rendez-vous médical dans les 48 heures si besoin ;
– développer la téléconsultation et mettre en place des permanences ponctuelles dans les territoires les moins dotés ;
– réguler l’installation : stopper les conventionnements dans les zones considérées comme déjà bien dotées, déployer la 4e année d’internat pour les médecins généralistes dans les zones rurales, accompagner les jeunes issus de ces territoires en matière de logement et sur le plan administratif.
Elue, Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, voudra d’emblée réduire le nombre de déserts médicaux. Pour ce faire, elle supprimera les incitations financières à l’installation des médecins qu’elle juge « inefficaces » et mettra en place une rémunération de la consultation modulée selon le lieu d’installation, « sans que les praticiens n’aient de démarches spécifiques à faire ». De plus, « cette mesure sera complétée par une action résolue de l’Etat en matière d’infrastructures et de services publics pour augmenter l’attractivité de ces zones vis-à-vis des médecins et de leur famille ».
La candidate souhaite également :
– augmenter le nombre de maisons et de centres de santé pour couvrir entièrement les besoins de la population, et les doter des capacités leur permettant de traiter les « petites urgences » (comme les fractures mineures) afin de désengorger les hôpitaux ;
– accroître le temps médical du médecin grâce « à l’élargissement des tâches des pharmaciens, des sages-femmes, des infirmiers et des assistantes sociales, par exemple pour la détection de la perte d’autonomie » ;
– améliorer le parcours de soins des personnes âgées, notamment la prise en charge des soins non programmés grâce à une complémentarité entre l’hôpital et la médecine de ville tant pour les soins ambulatoires que pour la programmation et pour les hospitalisations, avec un rôle accru des infirmiers de pratique avancée (IPA) ;
– ouvrir un nombre de places suffisantes dans les facultés de médecine « pour disposer des médecins dont les Français ont besoin, résorber les déserts médicaux et réduire drastiquement le recours aux médecins ayant obtenu leur diplôme hors de l’Union européenne » ;
– proposer au moins 10 000 places supplémentaires d’infirmiers et aides-soignants ;
– développer la télémédecine grâce à un plan massif d’investissements (couvert à 80 % par l’Etat et à 20 % par les collectivités locales).
En outre, elle veut aussi « rendre aux médecins leur liberté de prescription et d’expression » et réformer le système de rémunération complémentaire des médecins libéraux mis en place en 2012, « qui porte atteinte à leur autonomie de décision et n’a pas eu de réel impact sur leurs pratiques professionnelles ».
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