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Revoici la 1re année commune
Le rapport Bach, qui vient d’être remis au gouvernement, propose la création d’une première année commune aux pharmaciens, médecins, dentistes et sages-femmes. Les étudiants en pharmacie, pas opposés au principe, jugent certaines propositions inégalitaires.
Au départ, la mission confiée au Pr Jean-François Bach, secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, était de réformer la première année de médecine pour lutter contre les échecs – nombreux – au concours. Les travaux sont allés beaucoup plus loin, comme on a pu le constater à la lecture du rapport remis le 21 février dernier aux ministres de la Santé et de l’Enseignement supérieur. « Fin novembre, lorsque le Pr Bach nous a contactés, nous avons appris que les réflexions portaient également sur la première année de pharmacie. Or la commission ne comptait que des représentants des médecins, explique Aurélien Droux, vice-président de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (ANEPF), chargé de l’éducation. Nous avons été auditionnés avec les étudiants des autres filières. Et le Pr Brazier, président de la conférence des doyens de pharmacie, a alors été nommé au sein de la commission. »
Si le rapport a été rendu, les concertations ne sont pas terminées. L’ANEPF et la Fédération nationale des internes en pharmacie (FNSIP) comptent bien se faire entendre.
Conserver quatre concours
Le texte prévoit notamment de favoriser l’orientation active par une information auprès des lycéens sur les études et les métiers de la santé, dès la seconde, mais aussi de « généraliser et renforcer le tutorat des étudiants de première année avec l’aide d’un soutien financier public ». Des orientations qui vont dans le sens que souhaitaient les étudiants. Autre point d’accord : un concours distinct prévu pour chacune des filières en fin de 1re année. « Mais, insiste Aurélien Droux, il est indispensable que chaque filière soit clairement identifiée par des unités d’enseignement spécifiques, que soient conservées des spécificités visant à sélectionner à et à former de futurs professionnels du médicament. » Le nombre total d’heures n’a pas encore été chiffré. « Le programme de pharmacie est important. Comment y ajouter en sus l’anatomie, l’histologie, les sciences sociales humanité… ? On risque d’aboutir à du saupoudrage », craint Aurélien Droux
Respecter l’égalité des chances
De plus, l’ANEPF et la FNSIP rejettent l’instauration d’un bonus de 1 point pour les étudiants primants. Le rapport, dans sa proposition 4, suggère cette idée afin de « limiter le redoublement en favorisant la réussite au premier concours […] sans pénaliser les redoublants (adaptation du numerus clausus) ». Cette mesure avait déjà été rejetée par le Conseil d’Etat en 1990, rappellent dans un communiqué les deux associations. Autre inégalité, celle visant à créer un second concours permettant aux titulaires d’un baccalauréat non scientifique d’accéder à la 2e année. Or le rapport propose une remise à niveau scientifique de 12 à 18 mois pour les étudiants qui auraient échoué en 1re année. « Pourquoi les non-scientifiques ne suivraient-ils aussi pas cette remise à niveau ? », interroge Aurélien Droux.
Selon le rapport, il est important que la mise en oeuvre de la première année commune soit faite dans les meilleurs délais, si possible pour la rentrée de septembre 2008 et au plus tard l’année suivante. Un délai qui semble bien court
Les principaux objectifs
– Créer un ciment pour les futurs acteurs des professions de santé. u Limiter l’échec et le redoublement. u Généraliser le tutorat des étudiants de première année. u Moderniser les méthodes pédagogiques (documents numériques standardisés et accès généralisé des étudiants à un ordinateur). u Créer de nouvelles passerelles au niveau de la seconde année (permettre l’accès à des titulaires d’un master scientifique ou d’un diplôme de certaines professions paramédicales, favoriser l’accès d’un nombre limité de titulaires d’un bac autre que scientifique par la création d’un deuxième concours).
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