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Restez vigilants
Le « Plan canicule » 2005 présenté cette semaine est déjà entré en application. Les pharmaciens ont un rôle important à y jouer.
Le ministre de la Santé Xavier Bertrand a présenté ce mercredi son « Plan national canicule » 2005, déjà déclenché dans plusieurs départements. Le niveau 3 d’alerte a en effet été atteint dès mardi dans le département du Rhône et le niveau 2 de préalerte dans 6 autres départements : Isère, Bas-Rhin, Doubs, Meurthe-et-Moselle, Meuse et Territoire de Belfort. Cette version 2005 du « Plan canicule » comporte peu de nouveautés par rapport à 2004, que le gouvernement avait mis en place après le décès de 15 000 personnes durant l’été 2003. On notera tout de même que, désormais, les niveaux d’alerte sont déclenchés au niveau départemental, voire intradépartemental (et non plus par région entière), pour tenir compte des disparités géographiques. Les préfets sont chargés de diriger les actions locales dans le cadre d’un « Plan de gestion de la canicule départemental ».
Quatre niveaux d’alerte.
Le plan s’articule toujours autour de quatre niveaux d’alerte mais ceux-ci changent de noms. Le niveau 1 (« veille saisonnière », ex-« vigilance ») est activé du 1er juin au 1er octobre. Le niveau 2 (« préalerte », ex-« alerte ») est déclenché par le ministre de la Santé qui constitue une cellule de crise pour coordonner les actions et informer la population dans le ou les départements concernés. Quand la vague de chaleur débute, le niveau 3 (« alerte », ex-« intervention ») entraîne une mobilisation dans les maisons de retraite (« plan bleu »), les hôpitaux (« plan blanc ») et auprès des personnes âgées ou handicapées isolées qui ont fait l’objet d’un recensement (« plan vermeil »). Le niveau 4 (« mobilisation maximale », ex-« réquisition ») est déclenché si les conséquences de la canicule dépassent le champ sanitaire. Le Premier ministre peut alors réquisitionner tous les moyens civils et militaires adaptés. Le niveau d’alerte est défini en fonction des indicateurs biométéorologiques de Météo France qui correspondent aux moyennes sur trois jours des températures minimales et maximales. L’INVS pondère ces indicateurs par des critères qualitatifs comme l’intensité, la durée et l’extension géographique attendue du phénomène, la pollution atmosphérique ou les départs en vacances, puis les compare à des seuils prédéfinis pour chaque département avant de proposer différents niveaux d’alerte.
Les officinaux relais d’information.
Le pharmacien n’est pas oublié dans ce dispositif. Son « rôle est essentiel en matière de diffusion et d’explication des recommandations à donner aux personnes à risque, mais aussi dans l’analyse et le repérage des risques liés aux prescriptions médicamenteuses », détaille le ministère. « Je dois rencontrer dans les jours qui viennent les responsables de cette profession pour définir la manière dont les pharmaciens peuvent participer à la sensibilisation des plus vulnérables », a d’ailleurs précisé Xavier Bertrand.
Dès aujourd’hui, vous êtes invité à conseiller les patients que vous savez à risque, du fait de leur dépendance, de leur pathologie ou de leur traitement, à se préparer à une éventuelle canicule en leur rappelant les recommandations essentielles. En phase d’alerte de niveau 2, vous pouvez rappeler les conseils de protection et demander à ceux de vos patients qui prennent un traitement d’aller consulter leur médecin pour l’adapter s’il y a lieu. Enfin, en cas de canicule, demandez à vos patients à risque de se faire connaître des services municipaux pour bénéficier du plan de secours que pourra mettre en place le préfet.
Les AINS bannis en cas de déshydratation.
Côté médicament, si « les données actuellement disponibles ne permettent pas d’établir la responsabilité des médicaments dans la survenue d’états pathologiques observés pendant les vagues de chaleur », plusieurs classes thérapeutiques sont montrées du doigt (voir ci-dessous). Le ministère précise toutefois qu’en « aucun cas il n’est justifié d’envisager d’emblée et systématiquement une diminution ou un arrêt de ces médicaments », mais invite les professionnels de santé à réévaluer l’intérêt de chacun des médicaments en terme de rapport bénéfice/risque individuel pour les patients présentant des facteurs de risque. Il est par ailleurs fortement recommandé aux médecins « d’éviter la prescription d’AINS, particulièrement néphrotoxiques en cas de déshydratation, de paracétamol en cas de fièvre, en raison de son inefficacité pour traiter le coup de chaleur et d’une possible aggravation de l’atteinte hépatique souvent présente, et de vérifier que les apports hydriques et sodés sont adaptés en cas de prescription de diurétique ». La vigilance est donc de mise au comptoir.
A retenir
– Un dépliant d’information est en cours d’envoi dans toutes les officines françaises.
– un numéro de téléphone d’information Canicule Info Service est ouvert au 08 21 22 23 00 (coût : 0,12 euro par minute).
Les médicaments craignent-ils la chaleur ?
A priori non. Le ministère se montre en tout cas très rassurant sur la question. Les spécialités dont la notice mentionne une conservation à une température inférieure à 25 ou 30 °C ou à température ambiante ont fait l’objet d’études, démontrant « qu’après exposition de plusieurs semaines à une température constante régulée et contrôlée de 40 °C [elles] ne se dégradent pas ». Or, lors d’une canicule, les températures ambiantes ne se situent pas constamment à 40 °C, et la température au coeur du médicament reste inférieure à 40 °C grâce à la limitation des échanges thermiques apportés par l’emballage et le stockage généralement clos. En officine ou dans les armoires à pharmacie familiales, la qualité des médicaments ne peut pas être altérée par la canicule. Restent certaines formes pharmaceutiques (suppositoires, ovules, crèmes…), sensibles à la chaleur mais dont le maintien de la qualité est aisément décelable. Seule réelle difficulté : les médicaments conservés ou transportés dans des voitures ou camionnettes où la température peut dépasser les 40 °C. « Ce dépassement est particulièrement à risque pour les médicaments en solution, et ceux pour lesquels les conditions de conservation imposent une température ne devant pas dépasser 25 °C. », précise le ministère.
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