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Rendre obligatoire les ordonnances électroniques

Publié le 28 février 2015
Par Hélène Mauduit
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L’Office du pharmacien cantonal de Berne, chargé, entre autres, de la sécurité du médicament, s’inquiète de la sophistication accrue des fausses ordonnances. Trois sont signalées chaque semaine comme falsifiées, un « niveau élevé » et constant.

Difficile cependant d’estimer le phénomène à l’échelle nationale, sur les 87 000 ordonnances délivrées chaque jour. « Avec un scanner, une imprimante et un traitement d’images, quelqu’un peut fabriquer une contrefaçon de bonne qualité, souligne Samuel Steiner, le chef de l’Office du pharmacien cantonal de Berne. Les produits les plus concernés sont ceux relevant de la loi sur les stupéfiants ainsi que les benzodiazépines. L’hypnotique midazolam (Dormicum) est le principal médicament que des clients cherchent à se procurer illégalement, d’autant que des restrictions importantes de prescription ont été prises en 2011. Le problème concerne des toxicomanes mais aussi des personnes devenues dépendantes aux benzodiazépines. Des indices laissent penser que des bandes organisées se sont spécialisées dans le commerce illégal de midazolam, notamment par la confection de fausses ordonnances, souligne l’Office bernois.

Les médecins pas assez informatisés

Pour tenter de mettre fin à ces fausses ordonnances, l’organisme professionnel de défense des pharmaciens PharmaSuisse demande à ce que l’ordonnance électronique devienne obligatoire. Il souligne que les logiciels déjà disponibles, MedRx pour les pharmaciens et Docbox pour les médecins, sont compatibles pour la transmission de ces ordonnances. Reste à combler les écarts d’informatisation entre les pharmaciens, très bien équipés, et les médecins, plus à la traîne, comme le montre le dernier baromètre Swiss eHealth.

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