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Rémunération : le ministère souhaite négocier
Invité à inaugurer samedi Pharmagora, Bernard Kouchner n’a finalement pas fait le déplacement. C’est Emmanuelle Wargon, conseillère technique du secrétaire d’Etat, qui a assuré son intérim… en terrain de connaissance puisque c’est elle qui négocie avec les syndicats l’avenir de la marge officinale.
Pharmagora est l’occasion de faire le point après une année 2001 de transition », a commencé Emmanuelle Wargon à l’entame de l’édition 2002 de Pharmagora. Transition vers un futur rôle du pharmacien dans le système de santé, « rôle potentiel mais pas acquis », a noté la conseillère du secrétaire d’Etat, tout en précisant lors de ses félicitations d’usage que la pharmacie était enfin reconnue comme profession de santé à travers la loi sur les droits des malades. Et de noter deux dossiers sur lesquels l’officine semble attendue : la contraception d’urgence – « nous comptons sur vous » – et les génériques – « sujet de tous les espoirs et de toutes les critiques, nous ne sommes qu’au milieu du gué […], même s’ils nous font faire 600 MF [91,5 MEuro(s)] d’économies par an ».
Le générique, toujours une arme dans les mains des officinaux, mais aussi une épine dans leur pied. Et toujours au coeur du débat. « Dire que la moitié des pharmaciens s’est impliquée, c’est dire que l’autre moitié reste à convaincre », soulignait Emmanuelle Wargon. « Que la moitié d’entre nous se soit détournée du problème en laissant tout le poids du fardeau à l’autre moitié est insupportable au plan éthique », rajoutait Bernard Capdeville.
Deux jours plus tard, toujours sur le plateau TV de Pharmagora, l’analyse des principaux acteurs du générique n’était guère différente quoique nuancée. « Nous ne sommes pas satisfaits du développement du marché », confiait Stéphane Joly, président de l’Association française du générique. Pourtant les officinaux n’ont pas tant démérité que cela. « En volume, la part du générique s’est maintenue à 8 % dans un marché du remboursable qui se développe », selon Jean-Marc Yzerman, responsable du dossier économique à la FSPF. Pour Christian Grenier, président du groupement Népenthès, si les génériques n’ont pas décollé à la hauteur des espérances, c’est parce que le gouvernement n’a rien fait pour rompre l’isolement du pharmacien. « Aujourd’hui, en cette période d’élection, nous n’avons plus d’interlocuteurs ayant la volonté de prendre des décisions », renchérit Jean-Marc Yzerman, tout en invitant la base à se remobiliser dans un contexte où les ordonnances Juppé sont toujours d’actualité !
Pas de mesure unilatérale dans l’air
« Le générique est un test destiné à apprécier le pouvoir que le pharmacien est susceptible de prendre au sein de la chaîne du médicament, insiste Jean-Marc Yzerman. Demain, l’acte de délivrance ne sera plus suffisant pour revendiquer un niveau de rémunération. Il devra s’impliquer au-delà. Il y a d’autres enjeux que le générique tels que notamment l’opinion pharmaceutique. Mais l’on peut être inquiet quant à l’avenir de cette opinion quand on voit que la moitié des officinaux n’ose même pas changer la marque d’un médicament. »
Emmanuelle Wargon l’a effectivement laissé entendre, les pouvoirs publics continuent d’observer le comportement des pharmaciens avant de statuer sur leur économie. Une économie que la conseillère de l’Avenue de Ségur connaît bien, c’est en tout cas ce qu’elle a voulu souligner en alignant quelques chiffres : + 3,3 % d’évolution de la marge en 1999, + 7,4 % en 2000, + 4,6 % en 2001, pour un revenu moyen de 95 000 euros en 2000… « 2001 a été mouvementée à propos de votre mode de rémunération […]. Mais le gouvernement n’entend pas remettre en cause son mode de fixation autrement que sous une forme conventionnelle. » Autrement dit, il n’y aurait pas de mesure unilatérale dans l’air. L’occasion pour Bernard Capdeville de répéter que les syndicats représentatifs ont « voté non pas une baisse de la marge mais un freinage de sa croissance », avec comme objectif parallèle « de régler quelques turpitudes sur les remises commerciales ».
Reste l’appréhension formulée par le président de la FSPF : « La grande crainte de toutes les organisations professionnelles et de l’Etat, est que si il n’y a pas de croissance fin 2002 début 2003, il y aura des arbitrages budgétaires. »
Entendu à Pharmagora
– Le 5148 bis réécrit ?
Le ministère a annoncé la prochaine révision de cet article du CSP au nom duquel certaines caisses refusent de rembourser des pharmaciens. Il impose la rédaction sur l’ordonnance de la posologie et de la durée du traitement pour la prise en charge.
– Des livres labélisés
Durant le salon, l’Ordre a rappelé les sanctions disciplinaires possibles en cas de dérives sur le contenu des livres et annoncé la parution d’une première liste de 25 livres approuvés par le CESSPF pour la vente en pharmacie (liste qui a été publiée jeudi).
– Le Cercle du Carla
« Mieux faire face à nos avenirs respectifs », propose Pierre Fabre aux officinaux en créant le Cercle du Carla. Ouverte à tous (dans la limite de 3 000 membres), cette association proposera des réunions de réflexion ainsi que des services (formation, animation du point de vente). Numéro Vert : 0 805 81 81 00.
– Le retour de Botton
Pierre Botton compte se relancer, et c’est sur l’agencement d’officines (son premier métier) qu’il mise en créant ETC. Première réalisation à Trans-en-Provence (Var).
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