Réforme des urgences : les pharmaciens dans la boucle

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Réforme des urgences : les pharmaciens dans la boucle

Publié le 10 septembre 2019
Par Magali Clausener
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Le 9 septembre, Agnès Buzyn a présenté son « Pacte de refondation des urgences » afin de répondre à la crise que traversent depuis plusieurs mois les services d’urgences hospitaliers dont 284 sont en grève. Après les mesures de soutien déjà prises en juin, ce Pacte comprend 12 « mesures clés » pour un montant total de 750 millions d’euros. La première grande mesure consiste en la mise en place dans tous les territoires d’un service distant universel : le SAS pour service d’accès aux soins, qui devrait être mis en place d’ici l’été 2020, et informera et orientera les patients en fonction de leurs besoins et de l’urgence de la situation. Une autre mesure concerne les professionnels de santé libéraux : il s’agit de renforcer l’offre de consultations médicales sans rendez-vous dans les cabinets médicaux, les maisons et les centres de santé. Quant aux professionnels non médecins, pharmaciens et infirmiers, la ministre veut leur donner des compétences élargies pour prendre directement les patients en charge. Concrètement, la mission de pharmacien correspondant sera généralisée dès cette année et des protocoles nationaux de coopération permettant la prise en charge de pathologies simples devraient être autorisés d’ici la fin 2019. Au total, 4 protocoles devraient voir le jour pour les pharmaciens et les infirmiers.

Ces deux dernières mesures ne sont pourtant pas nouvelles. La mission de pharmacien correspondant figure dans la Loi de financement de la sécurité sociale pour 2019 et la loi de Santé du 24 juillet 2019 qui généralise le dispositif. Quant aux protocoles, si on lit bien entre les lignes, il s’agit notamment de la dispensation de médicaments à prescription médicale obligatoire par les pharmaciens pour certaines pathologies. Or, c’est justement l’objet de l’article 30 de la loi de Santé du 24 juillet 2019. Idem pour les consultations médicales non programmées puisque c’est l’un des objectifs assignés aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS). Enfin, le Pacte prévoit que les infirmiers en pratique avancée pourront suivre en routine les malades chroniques (diabète, maladies rénales, psychiatrie). Ce qui était déjà acté…

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