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Quétiapine, territoires fragiles, biosimilaires… stop aux blocages des dossiers !
Lors de la réunion du 18 mars avec la Direction générale de la santé (DGS), la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam), l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et la Direction de la sécurité sociale (DSS), les syndicats représentatifs des pharmaciens d’officine ont pointé les blocages persistants sur plusieurs dossiers clés. Entre remises commerciales, ruptures critiques, expérimentation en suspens et flou réglementaire, les réponses de l’administration tardent sur plusieurs dossiers.
Biosimilaires et hybrides : des remises toujours hypothétiques
Le flou demeure sur le taux de remise applicable aux médicaments biosimilaires et hybrides. « Une concertation est en cours entre la DSS, les grossistes et les industriels. Le taux sera connu dans les prochaines semaines », a déclaré Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Mais pour l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la ligne rouge est claire. « Nous exigeons un plafond de remises identique à celui des génériques, soit 40 % », affirme Pierre-Olivier Variot. Le président du syndicat prévient : « Il est hors de question de toucher aux remises sur les génériques. Ce plafond est indispensable pour garantir une transparence sur les coûts industriels et encadrer les baisses de prix décidées par le Comité économique des produits de santé (CEPS). »
Quétiapine : les syndicats dénoncent un décalage réglementaire
La pénurie de quétiapine a révélé un manque de coordination entre les autorités. Si l’ANSM a publié un tableau d’équivalence pour orienter vers des préparations magistrales, le décret de remboursement de la Cnam est arrivé dix jours plus tard. « Que fait-on pendant ces dix jours ? On ne peut pas facturer la préparation, donc on renvoie les patients ? », s’insurge Pierre-Olivier Variot. Le président de l’USPO réclame une synchronisation stricte entre les décisions de l’ANSM et les arrêtés de remboursement.
Prescription renforcée : le risque d’indus et de fraude inquiète
Le nouveau dispositif de prescription renforcée des analogues du GLP-1 fait planer des incertitudes juridiques et pratiques sur les officines. « Le Cerfa est très facilement falsifiable. Si la signature est différente entre le certificat et l’ordonnance, on pourra le voir… au début. Mais dans un an, comment vérifier l’authenticité ? », alerte Pierre-Olivier Variot.
Autre sujet de friction : l’interprétation floue de la mention « Conforme à l’AMM/ITR » exigée sur l’ordonnance. « Si le médecin n’écrit qu’“AMM”, que fait le pharmacien ? Aujourd’hui, il travaille sous la menace constante d’un indu. C’est inacceptable », dénonce-t-il.
Trods Covid-19/grippe : vers un retour dans le droit commun ?
Les syndicats ont réclamé la pérennisation des tests antigéniques Covid-19 et grippe. « Nous avons demandé leur inscription dans le droit commun avec une prise en charge par l’Assurance maladie », indique Pierre-Olivier Variot. L’USPO a également proposé une facturation différenciée selon le résultat du test, afin de générer des données épidémiologiques. L’administration s’est montrée « réceptive », mais la décision finale dépendra de l’avis de la HAS, attendu… en 2026.
Territoires fragiles : risque de sous-financement
La redéfinition des critères de fragilité territoriale pourrait faire exploser le nombre d’officines éligibles aux aides. « On passerait de 1 000 pharmacies indemnisées à 1 600, voire 1 800. Mais la Cnam n’a prévu de budget que pour 1 000 », souligne Pierre-Olivier Variot. À ce jour, aucun mécanisme d’ajustement n’a été annoncé.
Substituts nicotiniques : une expérimentation très attendue
Après des années de retard, l’expérimentation du remboursement des substituts nicotiniques sans ordonnance devrait démarrer au 4e trimestre 2025. Elle concernera les régions Hauts-de-France, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Nouvelle-Aquitaine. « Le périmètre reste à définir, mais nous demandons que toutes les pharmacies de ces régions soient intégrées, et non un simple échantillon », précise Philippe Besset.
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