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Quelles alternatives ?
Depuis l’appel au retrait des médicaments à base de dompéridone par « Prescrire » le 19 février puis la publication d’une nouvelle mise en garde par l’ANSM, pharmaciens et prescripteurs s’interrogent. Les patients aussi. Que leur répondre et, surtout, quelles alternatives sont à leur disposition ?
Bertrand Gineste, titulaire à Guéret (Creuse), déplore la brutale mise en avant d’un problème connu de longue date : « Cette alerte reprise sans discernement par tous les médias a suscité de l’anxiété et même de l’angoisse chez plusieurs de mes patients. » Il a fallu rassurer : « J’ai expliqué que les accidents concernaient surtout les personnes avec des facteurs de risque, ou ayant des prescriptions avec d’autres médicaments à risque, les fortes posologies, les mésusages… J’ai conseillé à ceux qui avaient une prescription de long terme de reprendre tranquillement contact avec leur médecin. » Depuis l’appel de Prescrire au retrait des médicaments à base de dompéridone le 19 février, l’ANSM a publié un document « Questions/réponses à propos des médicaments à base de dompéridone » qui peut servir de base pour répondre aux préoccupations des patients.
Le Pr François Chast, chef du service pharmacologie-toxicologie de l’Hôtel-Dieu à Paris, souligne que, comme la fièvre, la nausée est un signal et le vomissement une réaction de l’organisme contre des toxiques. « En tant que pharmacologue, je suis tenté de mettre en avant les mesures hygiénodiététiques et surtout de rappeler qu’avant de traiter les symptômes émétiques, il faut les interpréter. Les préconisations de l’ANSM qui cite en première intention le diménhydrinate Nausicalm et la métopimazine Vogalène me semblent justifiées. On peut avoir quelques réserves pour l’un comme pour l’autre, Vogalène étant une phénothiazine aux propriétés discrètement neuroleptiques et le diménhydrinate, un antihistaminique qui provoque un peu de somnolence. »
La métopimazine sur le retour
Pas opposé au retrait de la dompéridone, le Pr Chast serait favorable à l’extension de l’AMM des sétrons au-delà de leur usage dans les nausées chimio-induites. « Ils n’agissent pas sur la dopamine impliquée dans les mécanismes des nausées mais sur la sérotonine, et sont relativement dénués de toxicité. »
Le Dr Claude Leicher, président du syndicat de médecins généralistes MG-France, considère ces avertissements comme une évolution marquante, « d’autant qu’ils sont étayés par des documents sérieux ». Pour lui, les généralistes vont certainement moins prescrire de dompéridone. « Comme Primpéran a fait l’objet lui aussi d’une alerte récente, ils vont se reporter vers Vogalène, un “vieux” médicament non dénué d’effets indésirables mais pour lequel on a assez de recul. Pour le reste, il ne faut pas oublier la réhydratation… »
Les alternatives ne sont certes pas légion mais existent. Reste également le recours, dans les cas bénins, à l’homéopathie ou à l’aromathérapie… que personne n’a osé citer.
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