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© Getty Images - Unhappy stressed medical worker feeling overwhelmed
Quel est le profil des 1 000 à 2 000 pharmacies amenées à disparaître prochainement ?
Les données se suivent et se ressemblent : 1 090 pharmacies courent un risque de fermeture à moyen terme. Une situation alarmante, selon le bureau d’études prospectives La Longue Vue.
D’ici 5 ans, plus de 1 000 pharmacies sont amenées à disparaître, effritant encore davantage un maillage de plus en plus fragile. À l’instar d’autres cabinets prospectifs, l’institut La Longue Vue a identifié les facteurs de risque permettant de déterminer le degré de danger économique pour une officine. Parmi eux : le chiffre d’affaires, l’âge du titulaire et la localisation de la pharmacie.
Entre 1 000 et 2 000 pharmacies en moins dans les prochaines années
Les dernières données du bureau d’études listent ainsi 3 369 pharmacies générant moins de 1,50 M€ de chiffre d’affaires, dont le titulaire a plus de 55 ans. Un tiers d’entre elles sont amenées à disparaître dans les cinq prochaines années, faute de repreneurs après le départ à la retraite de leur titulaire.
À court terme, 712 officines, représentant 3,4 % du maillage, sont en danger : elles sont installées en zone rurale, dégagent un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 million d’euros et leurs titulaires ont plus de 60 ans.
À plus long terme – 10 à 12 ans -, 2 000 pharmacies situées en zones rurales risquent de fermer. Leur chiffre d’affaires est inférieur à 2 M€, et leur titulaire est âgé de plus de 51 ans.
Un maillage en danger à cause du manque de médecins…
Peu attractives pour les banques et les jeunes repreneurs, ces officines sont aujourd’hui bradées voire cédées pour un euro symbolique. La désertification officinale suit la désertification médicale. En France, selon les critères définis par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), 87 % du territoire est considéré comme un désert médical et 11 % de la population n’aurait même pas accès à un médecin traitant. Fait surprenant : l’Île-de-France – hors Paris et sa banlieue proche – est le premier désert médical français, suivie de la Côte-d’Or, de l’Isère, de la Dordogne, de la Saône-et-Loire, du Cher et des Hautes-Pyrénées. Selon le ministère de la Santé, un tiers des communes françaises manqueraient de généralistes. Or, 80 % de l’économie d’une pharmacie repose sur les ordonnances.
Les jeunes préfèrent s’installer en ville
Aujourd’hui, l’unique moyen de revitaliser le réseau à long terme serait de convaincre les jeunes pharmaciens de s’y installer. Cependant, le pouvoir de séduction du métier est en déclin : en 2022, 1 000 places en deuxième année de pharmacie sont restées vacantes. 471 l’ont aussi été en 2023. Quant aux jeunes diplômés, ils préfèrent pour la plupart rester à proximité des grandes villes ou des centres universitaires où ils ont étudié.
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