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Quand la Cour fait la cour

Publié le 3 mars 2020
Par Laurent Lefort
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Quand la Cour des comptes se fend de compliments – événement si rare qu’il mérite d’être souligné -, c’est sur le dossier pharmaceutique (DP) qu’elle jette son dévolu. Gestion opérationnelle efficace de la part de l’Ordre des pharmaciens, pilotage volontariste, système informatique de haute qualité et budget maîtrisé sont autant d’éloges. L’Ordre sait manifestement parler aux magistrats de la rue Cambon. Qui soulignent que le budget du DP est équilibré ou excédentaire depuis 2016. L’excédent était même de 400 000 € en 2018. Du coup, la Cour des comptes en voudrait plus : des renseignements plus complets de l’ensemble des médicaments pris en automédication ou conseillés par l’équipe officinale (donc achetés hors prescription), des études sur la valeur ajoutée en matière de santé et de dépenses d’assurance maladie des différentes fonctionnalités du DP, une connexion avec le dossier médical partagé (il va falloir patienter encore un peu)… La Cour n’oublie pas non plus de pointer le déficit d’information des patients sur le mode « ils ne savent pas s’ils disposent ou non d’un DP ». Mais leur a-t-on assez clairement expliqué le dispositif au moment de l’ouverture ? Comment d’ailleurs pourraient-ils se souvenir d’une signature apposée sur un document une poignée d’années auparavant ?

Ne boudons pas notre plaisir, le contenu du rapport est plus qu’encourageant. On a eu dans ces mêmes colonnes maintes fois l’occasion de dire tout le bien que l’on pense de ce dossier pharmaceutique qui protège si bien les patients… et la profession contre ceux qui combattent le monopole. Un inoxydable bouclier auquel on croit dur comme fer.

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