Projet de décret sur les services : déception pour l’USPO, satisfecit pour la FSPF

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Projet de décret sur les services : déception pour l’USPO, satisfecit pour la FSPF

Publié le 9 juillet 2018
Par Francois Pouzaud
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Le projet de décret permettant aux pharmacies d’officine de proposer des « conseils et prestations destinés à favoriser l’amélioration ou le maintien de l’état de santé des personnes» transmis par le ministère de la Santé provoque des avis contrastés des présidents de syndicats.Ils vous disent pourquoi.

« Même si ce n’est qu’une version de travail, elle ne me convient pas du tout pour plusieurs raisons », souffle Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) qui s’est rendu au cabinet de la ministre de la Santé, dès lundi matin, pour se plaindre de la pauvreté du texte constituant le projet de décret « conseils et prestations ». Entre amalgames et confusions entre les alinéas de l’article L. 5125-1-1 A du Code de la santé publique, « ce projet de décret est un camouflet pour la profession et traduit une manque de confiance envers les pharmaciens », stigmatise-t-il.  
Tout d’abord, il s’étonne que soient mentionnés les bilans partagés de médication et les entretiens pharmaceutiques, « alors qu’ils sont déjà dans la convention pharmaceutique ». Ensuite, la partie relative aux actions de prévention et de promotion est, selon lui, très réductrice, « cantonnant le pharmacien dans un rôle de distributeur de leaflets ou de poseur d’affiches sur des thèmes de santé publique, ce qu’il fait déjà, alors qu’il pourrait être le vecteur de messages de santé plus porteurs, notamment sur les derniers scandales sanitaires. » 
Il poursuit : « Les outils de l’observance se limitent à des fiches de suivi, alors qu’il manque tout ce qui relève de la perte d’autonomie : PDA, livraison à domicile… et de l’évaluation en vie réelle du médicament. » 
Enfin, à l’heure où l’on parle de la transformation du système de santé et d’organisation des soins sur le terrain en s’appuyant sur un professionnel de santé de proximité, « ce texte ne vise qu’à rattraper le passé sans jamais projeter le pharmacien vers l’avenir et répondre aux ambitions de la profession », conclut-il.

Aux pharmaciens d’être imaginatifs !
Philippe Gaertner, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), n’a pas du tout la même lecture de cette première mouture du projet de décret. Il n’y voit aucune mauvaise surprise et ne manifeste aucune inquiétude. « Volontairement, ce texte n’est pas trop précis, donne des exemples qui ouvrent des portes sur les services, à nous d’être imaginatifs !  Au contraire, s’il était trop précis, la profession ne pourrait appliquer que ce qui est écrit. »
Le président de la FSPF est convaincu que la profession pourra s’accommoder de ce texte pour arriver à ses fins, moyennant quelques modifications. « Nous pourrons faire avec ce décret ce que nous voulons faire », affirme-t-il, ajoutant cependant qu’il y aura certainement des améliorations à apporter au texte final, notamment sur la prévention.

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