Produits de contraste : impréparation dénoncée, dérives annoncées

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Produits de contraste : impréparation dénoncée, dérives annoncées

Publié le 12 janvier 2024
Par Yves Rivoal
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Lors d’un point presse vendredi 12 janvier, Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a évoqué la réunion que les syndicats de pharmaciens ont eu la veille au sujet des produits de contraste. Confidences…

Tout le monde était autour de la table ce jeudi 11 décembre. A l’initiative de la direction de la sécurité sociale (DSS), l’Assurance maladie, les services du ministère de la Santé, l’Ordre des pharmaciens, ainsi que les syndicats de pharmaciens et de radiologues, se sont réunis pour faire un point sur les produits de contraste. « Il nous a été confirmé que le 1er mars prochain, ils sortiraient du monopole pharmaceutique pour être intégrés dans les forfaits des radiologues. En sachant qu’il pourrait y avoir une exception à la règle pour les petits volumes qui seraient éventuellement susceptibles d’y rester, mais ce n’est pas encore acté, précise Pierre-Olivier Variot qui invite donc les pharmaciens à ne plus les stocker. La DSS nous a en effet confirmé que les invendus ne seraient pas repris par les grossistes et les laboratoires puisqu’ils ont vocation à être détruits. » Ont également été évoquées les problématiques qui vont se présenter en matière de traçabilité des produits, de conditions de stockage et de conservation, d’inspections par les agences régionales de Santé (ARS), ou lorsqu’un laboratoire voudra alerter les cabinets de radiologie en cas de défaut sur un lot de produits… « Sur tous ces points, nous nous sommes aperçus que rien n’était prêt, confie le président de l’USPO. Au final, cette loi, qui aura été imposée sans concertation et dans le dos de tout le monde, aura réussi à faire l’unanimité contre elle. Et il est à craindre que d’ici mars, certains patients ne pourront plus se voir délivrer leurs produits de contraste car les grossistes feront comme nous, ils arrêteront de les stocker. »

Déjà des dérives

Pierre-Olivier Variot a également fait remonter deux dérives qu’il a pu déjà constater. « J’ai indiqué à la DSS que j’avais envoyé des ordonnances à la Cnam sur lesquelles les radiologues avaient prescrit deux flacons, alors qu’il n’en fallait qu’un, probablement pour pouvoir commencer à stocker, confie-t-il. J’ai également cité un cas personnel puisqu’après avoir passé un scanner, avec un dépassement de 20 €, la secrétaire du radiologue m’a expliqué que si j’étais venu en mars, j’aurais eu un dépassement supplémentaire afin de payer le produit de contraste. Je rappelle que les radiologues ont obtenu une revalorisation de leurs honoraires par la Cnam pour cela. J’ai bien peur que ce témoignage ne reste pas isolé… »  

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