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Rétro 2024 : produits de contraste, chronique de ratés en série
Que s’est-il passé ?
En 2024, les produits de contraste ont officiellement été retirés du monopole pharmaceutique, conformément à un arrêté ministériel. Cela signifie qu’ils ne sont plus remboursés par l’Assurance maladie, leur coût étant désormais intégré aux forfaits techniques des radiologues qui les délivrent eux-mêmes.
Date clés
Le 1er avril, les produits de contraste sont officiellement sortis du monopole pharmaceutique. Pour faciliter cette transition, une période d’adaptation d’un mois avait été prévue entre le 1er mars et le 1er avril 2024. Deux circuits de distribution ont alors cohabité : la délivrance par les pharmacies d’officine sur prescription médicale du radiologue et celle effectuée directement par les radiologues.
Quelles conséquences pour les pharmaciens ?
Cette réforme affecte directement l’économie des officines, notamment celles situées près de centres de radiologie, où les produits de contraste pouvaient représenter jusqu’à 20 % du chiffre d’affaires. Les pharmaciens sont aussi confrontés à une autre difficulté : certains radiologues demandent toujours aux patients d’acheter eux-mêmes ces produits. « Les radiologues font du chantage en menaçant de ne pas réaliser les examens si les patients n’apportent pas les produits eux-mêmes. C’est inadmissible, d’autant plus que ces produits ne sont plus remboursés. Chaque flacon coûte en moyenne 70 €, et les patients sont, à juste titre, très mécontents », déplore Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). La réforme prévoyait pourtant une revalorisation des forfaits techniques en imagerie médicale pour compenser l’achat des produits de contraste par les radiologues. Certains radiologues profiteraient-ils de ces revalorisations sans assumer l’achat des produits ? « L’Assurance maladie doit intervenir : il est abusif que des radiologues refusent de fournir ces produits à leurs patients. Je n’étais pas favorable à cette réforme et, aujourd’hui, force est de constater qu’elle est mal appliquée. Il faut que la Cnam s’exprime clairement sur les responsabilités des uns et des autres. En tant que pharmaciens, nous ne nous plaindrons pas de vendre ces produits, mais pour nos clients, cela devient inabordable », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
Malgré les alertes répétées des syndicats de pharmaciens, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) tarde à trancher.
Le chiffre
200 millions d’euros. C’était le coût annuel des produits de contraste pour l’Assurance maladie avant la réforme.
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