Produits de contraste chez les radiologues : les pharmaciens (encore) remontés

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Produits de contraste chez les radiologues : les pharmaciens (encore) remontés

Publié le 6 décembre 2022
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« Perte de monopole », « coup fourré » : les pharmaciens ne décolèrent pas contre l’amendement glissé par surprise par le gouvernement dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2023, qui prévoit la possibilité d’intégrer aux forfaits techniques versés aux radiologues par l’assurance maladie les produits de contraste, délivrés aujourd’hui par les pharmacies. En clair, selon les syndicats pharmaceutiques, les radiologues auraient tout intérêt à commander directement auprès des laboratoires pharmaceutiques les produits de contraste et l’assurance maladie profiterait des économies réalisées au passage.

Alors que la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a estimé la perte de chiffre d’affaires à 290 millions d’euros pour le réseau officinal, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) s’interroge sur « le risque de falsification et la possibilité pour les cabinets de radiologie de réaliser la sérialisation » et « sur les risques iatrogènes liés à la suppression de l’analyse pharmaceutique avec les autres traitements du patient. » Pour l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), l’économie officinale sert de « caisse de secours pour équilibrer les comptes. De surcroît, est-ce aux pharmaciens de payer pour l’apaisement de négociations conventionnelles tendues entre les médecins et l’Assurance maladie ? » « Si l’assurance maladie voulait faire sortir les pharmaciens dans la rue aux côtés des autres professionnels de santé de la ville et de l’hôpital : elle n’aurait pas pu mieux s’y prendre », complète l’USPO.

Le PLFSS, considéré comme adopté par le gouvernement, après un cinquième 49.3 est désormais dans les mains du Conseil constitutionnel.

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