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Prix des médicaments : une attaque infondée
Le moins qu’on puisse dire c’est que la campagne de Médecins du Monde sur le prix des médicaments n’y va pas avec le dos de la cuillère : « Nous ne vous apprenons rien en disant que le prix du médicament est en constante augmentation », proclame-t-elle dans la presse dominicale* à l’attention de la ministre de la Santé. Et bien si, justement, cela lui apprendrait quelque chose… si c’était vrai ! Car en France, c’est plutôt l’inverse : le prix moyen des médicaments est en constante diminution depuis que le Parlement vote chaque année dans le cadre des lois de financement de la Sécurité sociale de sévères programmes de baisses représentant entre 500 millions et 1 milliard d’euros. L’évolution de l’indice annuel des prix à la consommation de l’INSEE pour le poste « produits pharmaceutiques » est ainsi passée de 140 à 100 entre 2002 et 2015, soit une baisse de 40 %. Médecins du Monde confond – intentionnellement ou pas – les prix élevés de quelques médicaments innovants dans des indications précises (hépatite et oncologie) quand ils arrivent sur le marché avec le prix moyen du stock de médicaments existants. En France, aucun prix n’augmente et encore moins n’augmente « de façon permanente », après le lancement des produits ! L’instance de régulation, le CEPS n’augmente jamais les prix existants**. Cela a une conséquence très directe : en raison de ces baisses de prix, les dépenses de médicaments remboursés de l’Assurance maladie, tout régime confondu, déclinent de manière continue en France, depuis 2012. […] Les dépenses supplémentaires de ces médicaments onéreux sont intégralement compensées par les baisses de prix imposées aux autres médicaments. Y compris des génériques ! Mais on ne peut pas assimiler la situation française à celle des Etats-Unis où les prix de certains produits anciens – voire de génériques – ont connu des flambées spéculatives impressionnantes. On ne peut non plus angoisser les patients en laissant penser qu’ils n’auront plus accès à des traitements innovants efficaces pour des raisons économiques. L’exemple de l’hépatite C montre, a contrario, qu’en définissant avec précision les populations cibles, en négociant le prix le plus bas des pays, on pouvait à la fois traiter une large population, tout en contrôlant les dépenses de médicaments.
* Cf. JDD du 19 juin, page 17. ** Sauf dans le cas rarissime où le prix d’un médicament généralement ancien, mais encore utile, est tellement bas que son maintien sur le marché devient problématique pour la firme.- Economie officinale : les pharmaciens obligés de rogner sur leur rémunération
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