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Pressentiment

Publié le 9 septembre 2019
Par Laurent Lefort
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Reprendre de la main gauche ce qu’on a donné de la main droite. Dire qu’on avait vu venir le coup serait présomptueux, mais certaines insistances étaient de mauvais augure. Ainsi, le grand patron de l’Assurance maladie, Nicolas Revel, expliquait en janvier dans ces mêmes colonnes que, dans le cadre de l’avenant n° 11, le soutien de l’Assurance maladie hors missions conventionnelles avait été calé à 210 millions d’euros sur 3 ans et qu’il anticipait un impact réel supérieur entre 2018 et 2020. Donc plus favorable à l’économie officinale que ce qui avait été retenu dans les hypothèses de l’été 2017. Il justifiait alors certains ajustements comme la récupération en 2019 de l’excédent de ROSP versé notamment sur la rosuvastatine. Tout en précisant que ces ajustements ne suffiraient pas à revenir aux équilibres initiaux.

Nicolas Revel estime désormais la « surperformance » de l’avenant à 150 millions d’euros à fin 2020. 150 millions que l’Assurance maladie chercherait à récupérer. Comment ? Rien n’est bien sûr officiel à ce stade mais 2 voies seraient possibles. La première, conventionnelle, consisterait à signer avec les syndicats un nouvel avenant rognant sur la manne des honoraires pour médicaments spécifiques. La seconde voie, réglementaire, aboutirait à un nouvel arrêté de marge. Dans cette dernière hypothèse, la profession n’aurait alors même plus son mot à dire.

Assiste-t-on à cette bonne vieille technique du « je prône le pire pour mieux obtenir l’accord sur une proposition moins défavorable ? » Les prochaines semaines promettent d’être agitées pour les syndicats. Pas seulement pour eux d’ailleurs.

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