Prescription électronique : un projet d’ordonnance qui passe mal

© Le projet d’ordonnance sur la prescription électronique passe mal chez les représentants des professionnels - Filograph/iStock

Prescription électronique : un projet d’ordonnance qui passe mal

Publié le 31 juillet 2020
Par Matthieu Vandendriessche
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La prescription électronique sera-t-elle uniquement réservée aux libéraux, excluant les professionnels hospitaliers ? C’est ce qu’indique à ce stade un projet d’ordonnance sur la prescription électronique et que dénonce l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS)* dans un avis mis en ligne le 15 juillet sur son site internet. Le projet précise en effet que  les prescriptions de soins, de produits de santé ou de prestations effectuées par les professionnels de santé seront dématérialisées et transmises par voie électronique à l’Assurance maladie « à l’exception des prescriptions effectuées et exécutées au sein des établissements de santé ». L’UNPS déplore une différence de traitement, de même que Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), qui y voit un obstacle à la coordination des soins pour les patients.

Par ailleurs, la dématérialisation et la transmission électronique seraient obligatoires sauf opposition des assurés sociaux. L’UNPS demande que les motifs de refus soient précisés pour éviter de pénaliser le professionnel de santé. Elle souhaite également qu’il soit fait mention de l’obligation pour le prescripteur de remettre au patient une copie de l’ordonnance sur support papier.

De l’avis de Gilles Bonnefond, à la tête de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), la prescription électronique « ne peut pas se faire d’un seul coup ». « Ses fondations sont bonnes, nous y avons beaucoup travaillé », indique le président de l’USPO, qui demande tout de même que les dispositifs médicaux puissent être intégrés au dispositif, au même titre que les médicaments et que kinésithérapeutes et infirmiers prescrivent de manière plus cadrée pour éviter les indus.

La date d’application du dispositif au 31 décembre 2022, pour ce qui concerne des prescriptions des spécialités remboursables par l’assurance maladie, pourrait, selon certaines organisations membres de l’UNPS, s’avérer difficile à respecter.

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*L’UNPS représente 12 professions de santé, dont les médecins généralistes et spécialistes et les pharmaciens titulaires d’officine. Lancée en 2005, elle a différents axes de travail : exercice coordonné interprofessionnel, formation et démographie, dispositions sociales et fiscales, etc.