Prescription des analogues du GLP-1 : les médecins appellent au boycott du dispositif imposé

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Prescription des analogues du GLP-1 : les médecins appellent au boycott du dispositif imposé

Publié le 4 février 2025 | modifié le 7 février 2025
Par Christelle Pangrazzi
Depuis le 1ᵉʳ février, un nouveau dispositif d’accompagnement à la prescription des analogues du GLP-1 contre le diabète est entré en vigueur, imposant aux prescripteurs de fournir un justificatif systématique pour permettre le remboursement en officine. Une mesure que la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) juge inutilement contraignante et qu’elle appelle ouvertement à boycotter.

Désormais, chaque ordonnance prescrivant un antidiabétique analogue du GLP-1 devra être accompagnée d’un justificatif médical attestant de l’indication remboursable. Une obligation qui vise à lutter contre les mésusages hors AMM, notamment dans le cadre de prescriptions à visée amaigrissante.

Si la CSMF reconnaît la nécessité de prévenir ces dérives, elle estime que des solutions plus simples existent déjà. « Il est aisé d’identifier un patient diabétique via son historique de remboursement ou la mention ALD sur sa carte Vitale », rappelle-t-elle, dénonçant une complexification inutile du parcours de soin.

Un choc de simplification… à contresens ?

Ce nouveau dispositif intervient alors même que le ministre de la Santé et de l’Accès aux soins appelait, lors de ses vœux, à un « choc de simplification » dans l’organisation des soins. Un paradoxe qui alimente la colère des professionnels de santé.

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La CSMF voit dans cette mesure une défiance envers les médecins, transformés en garants administratifs de leurs propres prescriptions. « L’Assurance maladie nous demandait jusqu’ici de bien faire notre travail. Désormais, elle exige que nous prouvions a priori que nous l’avons bien fait », déplore le syndicat.

Un appel au boycott des médecins

Face à cette injonction jugée contre-productive, la CSMF prend position et invite les médecins, généralistes comme spécialistes, à boycotter ce dispositif tant que la Caisse nationale de l’Assurance maladie n’aura pas fait marche arrière.

Les pharmaciens, en première ligne pour appliquer cette nouvelle réglementation, pourraient rapidement mesurer l’impact de cette fronde. En l’absence de justificatif, le refus de remboursement risque d’alimenter tensions et incompréhensions en officine, complexifiant encore davantage l’accès au traitement pour les patients éligibles.

Dans un contexte où les tensions d’approvisionnement sur ces médicaments sont déjà préoccupantes, cette nouvelle contrainte administrative pourrait bien devenir un nouvel élément de friction entre prescripteurs, pharmaciens et Assurance maladie.