Premier rôle

Quand le climat général est anxiogène et que l’équipe officinale se transforme en éponge à émotions, quand il faut encaisser quotidiennement les agressions verbales et l’impatience, les enquêtes montrant aux pharmaciens combien la population les apprécie se savourent comme un bonbon. Le premier « Observatoire de la santé au quotidien » réalisé par l’Ifop pour Biogaran fait partie de celles-là. Démontrant l’envie des Français de voir évoluer toujours et encore les missions des pharmaciens (voir page 18), cet observatoire traduit ni plus ni moins la reconnaissance du rôle pivot joué par la profession depuis le début de la crise. Ne soyons pas dupes, nécessité fait loi : les difficultés d’accès aux prescripteurs laissent bien évidemment un espace pour renforcer l’influence de l’officine.

Quoi qu’il en soit, en ce qui concerne l’évolution des missions, ce ne sont pas les idées qui manquent. Parmi elles, l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens pour lesquelles un avis de la Haute Autorité de santé est attendu. Un autre sujet, porté par la profession depuis un bon bout de temps, devrait être déployé au cours du second semestre 2022 : la distribution en officine des kits de dépistage du cancer colorectal. Cette accentuation du rôle des pharmaciens n’ira pas sans un renforcement de la qualité des actes. A ce propos, lors de la présentation de ses vœux à la presse le 12 janvier, la présidente du Conseil national de l’Ordre, Carine Wolf-Thal, habituellement réservée quand il s’agit de s’exprimer sur des sujets économiques, a souligné qu’elle avait bon espoir que des incitations financières à la qualité se concrétisent dans la prochaine convention nationale pharmaceutique. Pour que la démarche ait – enfin – le beau rôle.