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Pré carré

Publié le 13 février 2019
Par Anne-Hélène Collin
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L’interdiction d’un certain nombre de compléments alimentaires est loin de constituer une solution satisfaisante. Si ce n’est pour certains lobbies pharmaceutiques qui voient d’un mauvais œil la croissance du secteur des compléments alimentaires. » Cette petite phrase assassine, prononcée par le Syndicat national des compléments alimentaires (Synadiet) au détour d’un communiqué, répond à la volonté de l’Académie nationale de pharmacie de réviser la liste des plantes autorisées dans les compléments alimentaires (certaines étant plus proches du statut de médicament). Mais les deux concurrents – médicaments et compléments alimentaires – ne boxent pas dans la même catégorie. Les premiers traitent ou préviennent une pathologie, les seconds n’en ont pas le droit. De plus, les « lobbies » ne semblent pas voir d’un si mauvais œil la croissance des compléments alimentaires. Mieux encore, ils y participent et y trouvent même un intérêt : celui de mettre sur le marché un produit avec une allégation santé qui frôle souvent les limites de l’indication thérapeutique, sans avoir à remplir le lourd et coûteux dossier de demande d’AMM. Pratique. Economique. Et œcuménique : les compléments alimentaires n’appartiennent pas au monopole pharmaceutique. Alors oui, il est temps, comme le recommande l’Académie de pharmacie, de se pencher sérieusement sur la réglementation des compléments alimentaires. Elle est l’un des garants de leur sécurité.

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