Pourquoi l’UFC-Que Choisir appelle à la création d’une « Grande Sécu »

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Pourquoi l’UFC-Que Choisir appelle à la création d’une « Grande Sécu »

Publié le 28 janvier 2025
Par Christelle Pangrazzi
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Dans une étude révélée ce mardi 28 janvier, l’association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir plaide pour une refonte profonde du système de santé français en proposant la création d’une « Grande Sécu ». L’objectif ? Étendre l’assurance maladie obligatoire pour garantir une prise en charge à 100 % des soins essentiels, un modèle présenté comme plus équitable et redistributif.

L’UFC-Que Choisir dresse un constat accablant : les complémentaires santé privées pèsent de plus en plus lourd sur les budgets des ménages, notamment les plus modestes. Entre 2018 et 2024, les cotisations ont grimpé de 40 % en moyenne, tandis que la couverture des dépenses a diminué.

Le chiffre qui frappe : 12 % des foyers modestes ne souscrivent pas de complémentaire santé, soit trois fois plus que la moyenne nationale. À cela s’ajoutent des frais de gestion jugés exorbitants : 20 euros prélevés pour 100 euros de cotisations, contre seulement 4 euros pour la Sécurité sociale. Un déséquilibre que l’association estime urgent de corriger.

« Supprimer les barrières financières à l’accès aux soins »

Le modèle défendu par l’UFC-Que Choisir, surnommé « Grande Sécu », vise à centraliser la prise en charge des soins essentiels (dentaires, auditifs, optiques) au sein de la Sécurité sociale. « Nous proposons un système où l’ensemble des soins essentiels serait pris en charge à 100 % par l’assurance maladie, sans franchises ni dépassements d’honoraires », explique Théau Brigand, chargé de mission en économie de la santé pour l’association.

L’enjeu est clair : supprimer toutes les barrières financières qui freinent l’accès aux soins. Selon cette vision, les complémentaires santé deviendraient obsolètes, et les Français n’auraient plus à choisir entre leur santé et leur portefeuille.

Une réforme à coût neutre pour les ménages

Côté financement, l’association mise sur un « déplacement des cotisations » : les sommes actuellement versées aux complémentaires privées seraient transférées à l’assurance maladie publique. Théau Brigand se veut rassurant : « Ce transfert serait relativement neutre pour les ménages français, tout en rendant le système plus efficace et accessible. »

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Cette proposition, ambitieuse et radicale, relance le débat sur l’avenir du modèle de santé en France. Alors que les inégalités d’accès aux soins se creusent, l’idée d’une « Grande Sécu » interpelle : faut-il en finir avec un système fragmenté pour garantir une véritable santé pour tous ?