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Porte-drapeau

Publié le 5 décembre 2015
Par Matthieu Vandendriessche
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A l’heure où l’on arbore fièrement le drapeau national, sait-on encore ce que sont vraiment les valeurs qui lui sont associées ? Car la liberté, l’égalité et la fraternité sont parfois inconciliables. Prenez le projet de loi de santé, qui vient d’être adopté en seconde lecture à l’Assemblée nationale. Et sa mesure phare, le tiers payant généralisé. Pour le gouvernement, ce serait une mesure forte d’égalité et très certainement de fraternité. Pour les médecins, c’est en effet une entaille dans leur liberté d’exercer.

Dans un communiqué en date du 1er décembre, la CSMF, premier syndicat de médecins libéraux, réitère le discours sur lequel s’appuyaient les grèves d’il y a un an : le tiers payant généralisé va placer les praticiens sous le joug de l’Assurance maladie et aussi des complémentaires, lesquelles deviendraient les « payeurs des médecins qui perdront toute liberté de prescription ». De fait, par l’instauration des réseaux de soins, « les patients perdront aussi la liberté de choisir leur médecin ».

Dans son communiqué, la CSMF appelle finalement ses ouailles à « la désobéissance civile ». L’expression ne passe pas inaperçue dans l’état d’urgence dans lequel se trouve la France actuellement. A quoi exhortera donc le syndicat le jour où l’on touchera enfin à la sacro-sainte liberté d’installation des médecins ?

La CSMF, qui vient d’être déclarée représentative au terme d’élections professionnelles, répond-elle vraiment par cette injonction aux aspirations de ses adhérents ? Est-elle même parvenue à les devancer ? Ce sera à chaque médecin d’en juger et de savoir où il place son propre curseur entre la liberté, l’égalité et la fraternité.

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