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Pierre Joly : « L’Académie de pharmacie est extrêmement proche du quotidien »

Publié le 30 août 2003
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Ancien responsable de Roussel-Uclaf, président depuis 1993 de la Fondation pour la recherche médicale, Pierre Joly a failli faire carrière dans l’officine. Autant dire qu’il reste très attaché à la diversité de l’exercice pharmaceutique et qu’il se félicite de la présence de nombreux biologistes et officinaux parmi les rangs de l’Académie nationale de pharmacie.

Cette année, Pierre Joly préside aux destinées de la vénérable société. Une Académie qui, de son point de vue, n’a pas pris une ride, toujours « jeune, concrète, dynamique et en phase avec l’actualité ».

Régulièrement saisie par les pouvoirs publics sur des questions qui sont de son ressort (la définition des doses d’exonération par exemple), l’Académie est également « représentée dans l’ensemble des commissions qui traitent directement ou indirectement du médicament, de la toxicologie et de la pharmacie ».

A côté de ces activités statutaires, l’Académie de pharmacie peut aussi « s’autosaisir sur des sujets qui lui semblent importants ». Ce fut le cas récemment avec le dopage, le numerus clausus ou les OGM. « Elle exerce alors une espèce de magistère moral » et se donne pour objectif de « dire la vérité en toute impartialité ». Le travail effectué en son sein est considérable, comme le démontrent avec régularité Les Annales pharmaceutiques, toujours très riches en informations mais malheureusement trop peu lues par les pharmaciens. Il ne lui manque en fait qu’une structure permanente de communication, qui permettrait de valoriser ses travaux aux implications souvent multiples, tant auprès de la profession que du grand public.

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Pour Pierre Joly, l’Académie est donc promise à un bel avenir si on lui en donne les moyens financiers. Nos contemporains réclament en effet de plus en plus de transparence en matière de santé publique. Or, c’est là précisément la tâche de l’Académie de pharmacie. « Elle le fait déjà, donc elle le fera », assure le président. Ce qui importe dorénavant, « c’est qu’elle soit de plus en plus intégrée dans la vie publique à travers une communication bien organisée ».

Fourcroy, père de la pharmacie moderne

L’Académie nationale de pharmacie n’aurait probablement jamais vu le jour sans les initiatives d’Antoine François de Fourcroy (1755-1809). Ce médecin-chimiste, fils et petit-fils d’apothicaires, était membre de la Société libre des pharmaciens de Paris. Elu député de Paris en 1793 en remplacement de Marat assassiné, il prit en charge l’Instruction publique en 1802. Il est considéré, avec son élève et ami Nicolas Louis Vauquelin, comme le père de la pharmacie moderne. Nous lui devons en particulier la fameuse loi de germinal an XI (avril 1803), qui réorganisa l’enseignement pharmaceutique en France et entraîna la transformation de la Société de pharmacie de Paris en société savante.