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Philippe Gaertner est le nouveau président de la Fédération
Elu le 27 novembre avec 100 % des suffrages exprimés, Philippe Gaertner succède à Pierre Leportier à la tête de la FSPF. Titulaire depuis 1979 dans le Bas-Rhin, il vient de renoncer à présider l’UTIP pour se consacrer à ses nouvelles fonctions. Rencontre.
« Le Moniteur » : Vous prenez cette présidence à un moment où le calendrier est très chargé. L’un des gros dossiers est celui des marges arrière. Comment l’aborder, dans un contexte gouvernemental manquant quelque peu de souplesse ?
Philippe Gaertner : Effectivement, j’aurais préféré arriver à une période plus calme, mais ce sont les hasards du calendrier. Dans le cas que vous évoquez, la modification législative n’est pas faite contre les pharmaciens. La situation était jusque-là relativement acceptée par tout le monde. La principale contestation venant de la DGCCRF portait sur l’écart constaté entre le prix fabricant et le prix grossiste. A partir de là, l’ensemble des acteurs doit se repositionner à l’instant d’avant la loi pour voir comment peut être réécrit le contenu, tout en tenant compte des contraintes actuelles que sont l’augmentation du Répertoire et la volonté de la Sécurité sociale de s’y retrouver dans ses comptes.
Concernant l’Europe, on entend dire que le dossier présenté à la Commission est assez doctrinaire. Que faudra-t-il faire pour être convaincant face à la Cour européenne de justice ?
J’ai quand même l’impression que beaucoup de gens semblent très au courant de la position de la Commission… alors qu’officiellement on a relativement peu d’éléments. Alors, gardons notre sang froid et agissons dans une logique de concertation. Je reste, nous restons attachés à trois piliers fondamentaux. Primo, le monopole de dispensation, justifié par un véritable monopole de compétences. Secundo, la répartition démogéographique pour garantir l’accès de proximité et la permanence des soins. Tertio, l’indivisibilité de la propriété de l’officine et de son exploitation comme rempart contre les dérives capitalistiques. De toute façon, les questions de fond restent les mêmes. Est-ce que la Commission restera sur une position dogmatique et libérale ou peut-elle entendre la spécificité française ? A ses yeux, le médicament est-il un bien marchand quelconque ou nécessite-t-il un encadrement particulier ? Il faudra objectiver un certain nombre de points, par des sondages par exemple. La pharmacie française n’a pas à rougir du service qu’elle offre, même si on peut toujours s’améliorer.
Justement, ne faut-il pas foncer à toute vitesse sur la formation continue, la qualité, l’évaluation des pratiques professionnelles, sans attendre les directives officielles ?
Sur la formation continue, je ne vais pas vous contredire ! C’est un des moyens de garantir un monopole de compétences et non seulement de fait. Démarrons ! Et ajustons ensuite s’il y a besoin d’ajuster. Ne pas y aller aujourd’hui, c’est prendre un risque politique pour la profession. Avant l’évaluation des pratiques professionnelles, il faut faire évoluer deux étapes intermédiaires : le dossier de la qualité et la description des bonnes pratiques de dispensation. Concrètement, il faut qu’à l’officine on passe de la rigueur orale à la rigueur écrite. D’une façon générale, la grille de lecture que j’appliquerai pour accompagner les différents chantiers reposera systématiquement sur trois éléments : réponse à un besoin ou une avancée en termes de santé publique pour les patients, mise en oeuvre possible dans toutes les officines qui le souhaitent, compatibilité avec la rémunération allouée au réseau.
Défendrez-vous le principe d’un nouveau mode de rémunération de la profession ?
Aujourd’hui, notre conviction est qu’il n’est pas possible de modifier fondamentalement la base de la rémunération. Je ne suis donc pas pour la transformation de la marge commerciale en honoraires. Ce qui ne veut pas pour autant dire que sur des actions spécifiques et concertées il n’y ait pas des honoraires spécifiques justifiés soit par l’induction directe d’économies engendrée, soit par l’amélioration sensible de l’état de santé des patients suivis. Il ne faudra pas demander à l’officine de faire toujours plus en lui retirant un certain nombre de ses revenus.
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