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- Pharma, ça ne passe pas
[…] Je réagis vivement et a posteriori à la campagne « Pharma, c’est pour moi ! ». Quelle honte ; et de qui se moque-t-on ou du moins qui abusons-nous ? […] Les Trente Glorieuses sont finies et par le fait même les années à 32 % de marge pour les officinaux […] pour laisser place à 22 % de marge dans le meilleur des cas […]. Certes, la profession ne rapporte plus comme autrefois […], pour ceux qui n’ont connu ni le concours instauré en 1981, ni le passage de 5 à 6 ans d’études, ni la « 5HU », cinquième année hospitalo-universitaire […]. La majorité des décisions prises et censées nous défendre sont décrétées par une génération antérieure à ces réformes […] et sous-estimant l’état actuel des nouveaux professionnels de santé : leurs revendications, leurs compétences, leurs diplômes, leur manque de travail, leurs attentes et leurs nécessaires et légales revendications […]. Comment peut-on avoir dans ce cas la prétention de demander à nos successeurs plus de compétences, de diplômes, de disponibilités et de services pour une profession désormais sinistrée qui ne peut plus fournir de travail aux sortants hyperdiplômés et hypercompétents […] pour des salaires de misère avec beaucoup de responsabilités et de contraintes […]. Alors que la plupart des sortants de facultés de pharmacies pointent actuellement à Pôle emploi […], mon témoignage rejoint celui du pharmacien adjoint de Poitiers [paru] dans Le Moniteur du 12 mars 2011. Faut-il donc arrêter de former des pharmaciens, sachant que la plupart s’orientent vers une impasse alors qu’on exige d’eux l’excellence ?
Les pharmaciens qui ont bien vécu de leur métier et à ce jour remboursé […] leur pharmacie ne peuvent-ils pas faire un geste solidaire pour l’emploi, pour la cession de parts, l’embauche, la revente, […] vis-à-vis d’une profession menacée d’extinction ? Quelle est, dans ce cas, la part de responsabilité et d’aide de l’Ordre à une époque où la plupart des adhérents demandent des justificatifs sur les frais d’adhésion toujours plus élevés chaque année indépendamment des heures travaillées et/ou de leur rémunération […] ; ces frais d’adhésion étant majoritairement utilisés dans des campagnes publicitaires ou d’information médicale certes nécessaires mais n’offrant pas de solution sur le plan du travail ou de la rémunération […] ?
Ayant déjà été sollicité par mon ancien lycée pour – visiblement en tant que réussite à leurs yeux – représenter la profession et la présenter, je m’abstiens et m’abstiendrai d’encourager de futurs étudiants à s’engager dans cette voie définitivement bouchée ; il est loin le temps où notre insouciance des études était confortée par « notre sélection » à savoir le numerus clausus […]. Je terminerai en préférant au slogan inadmissible vu le contexte actuel de « Pharma, c’est pour moi ! », celui de « Aide-toi, le ciel t’aidera » ou celui de « Qui vivra verra » ou mieux « Advienne que pourra », pour ne pas céder à la facilité de « Sauve-qui-peut » […].
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