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© Getty Images/iStockphoto
Pénuries : « le paracétamol n’est pas un médicament d’intérêt thérapeutique majeur »
L’Agence nationale de sécurité du médicament était auditionnée par les sénateurs ce 15 février dans le cadre de la commission d’enquête « Pénurie de médicaments ». L’occasion de revenir sur les mesures prises cet hiver contre les tensions d’amoxicilline et de paracétamol.
Sur l’année 2022, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a compté 3 500 signalements de tensions et de pénuries de médicaments, a confirmé Christelle Ratignier-Carbonneil, sa directrice générale, devant la commission d’enquête « pénuries de médicaments » du Sénat, ce 15 février. Si les chiffres sont en hausse, « c’est parce qu’on demande aux industriels de déclarer le plus tôt possible », précise-t-elle. Et de rappeler que les déclarations avec « prise de mesures » ont aussi augmenté. Ainsi, 25 % des déclarations étaient accompagnées de prises de mesures (nécessité d’importation ou de contingentement…) en 2021, contre 40 % en 2022.
« La très grande majorité des tensions concerne des médicaments dits matures », a aussi expliqué la directrice générale de l’ANSM, précisant qu’il s’agit de « médicaments matures de première intention. » « Il y a très peu de cas de tensions ou de pénuries sur les médicaments innovants », a-t-elle ajouté.
Revenant sur les tensions qui ont marqué cet hiver, Christel Ratignier-Carbonneil a fait remarquer que l’obligation de stocks de sécurité (2 mois de stock de sécurité pour les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur ou MITM, pouvant monter à 4 mois lorsqu’un historique de pénurie est connu sur les deux dernières années) sur l’amoxicilline « a permis de limiter l’impact des pénuries mais ça ne répond pas à tout ». Et d’ajouter : « le paracétamol n’est pas, à ce stade, considéré comme pas un MITM ».
Plutôt des pansements que des solutions pérennes
Quant aux solutions à apporter, « le premier point important est d’essayer de s’écarter le plus possible des situations de monopole et de monosite, a lancé la directrice générale de l’ANSM. C’est la situation la plus délicate. Quand on a un incident sur une substance active fabriquée sur un seul site, c’est extrêmement compliqué. » Il s’agit donc de « diversifier, d’avoir des solutions de back-up en terme de sites de production qui peuvent être activables rapidement. »
« La relocalisation peut être une partie de la réponse », a-t-elle aussi fait remarquer, mais ces réflexions doivent, selon elle, être menées « sur une maille européenne ».
Christel Ratignier-Carbonneil a par ailleurs indiqué que la possibilité de réaliser des préparations magistrales d’amoxicilline en officine a été « une des solutions » pour « amenuiser » la pénurie. 40 officines ont été autorisées à préparer les gélules d’amoxicilline. « Le travail des pharmaciens a été extrêmement précieux pour donner des réponses notamment pour les jeunes enfants », a salué la directrice générale de l’ANSM.
Ce n’est pas pour autant « une solution qui doit être mobilisée de manière régalienne. »
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