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Pénuries de médicaments : n’y aurait-il qu’une seule solution ?
Dans un communiqué en date du 22 janvier 2024, l’Académie nationale de pharmacie revient à la charge au sujet de la lutte contre les pénuries de médicaments. Pour l’institution, la seule solution est d’avoir une vraie politique coordonnée au plus haut niveau de l’Etat.
Alors que la feuille de route ministérielle de lutte contre les pénuries de médicaments se fait attendre, en raison du remaniement du gouvernement, l’Académie de pharmacie demande de « changer de braquet et remonter la coordination au niveau du Premier ministre ».
L’Académie qui a émis plusieurs rapports sur le sujet dont son Livre Blanc de février 2023, estime que « les projections pour les années à venir montrent une augmentation mécanique en volume de médicaments à produire, liée au vieillissement de la population et à l’amélioration de l’accès aux soins (à l’échelle mondiale), alors que la capacité industrielle mondiale restera à peu près identique ». Et d’interpeller : « Que faut-il en conclure, si ce n’est que les tensions d’approvisionnement ne peuvent que perdurer et non diminuer ! »
Si elle reconnaît que les actions gouvernementales menées depuis 2021 « vont dans le sens d’une meilleure gestion des crises », elles ne suffisent pas, d’autant que les « projets de relocalisation de certaines synthèses de principes actifs ou de médicaments […] demanderont beaucoup plus de temps que n’en ont pris les délocalisations ». L’Académie dénonce également la hausse des coûts de production des médicaments, notamment pour les produits matures dont la marge économique est impactée.
Et de poursuivre : « La situation actuelle n’est pas conjoncturelle, ses causes sont complexes et multifactorielles. La multitude et la diversité d’acteurs publics, d’administrations et d’agences, qui interviennent sur le médicament et les dispositifs médicaux, avec des objectifs différents, nuit à la cohérence de la politique et en obère même l’efficacité ».
« Si vraiment, comme il est argué, la lutte contre les pénuries de médicaments est un axe majeur de l’action du gouvernement, il faut, pour la rendre efficace, qu’elle soit prise à » bras le corps » et coordonnée au plus haut niveau de l’Etat, seul niveau qui puisse définir les objectifs et les phases de travail, avec tous les acteurs de santé, les citoyens, les industriels, les différentes administrations », conclut l’Académie de pharmacie.
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