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Pénuries de médicaments : les équipes officinales passent 12 heures par semaine à chercher des solutions !
Malgré les engagements du gouvernement et les travaux de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), la pénurie de médicaments persiste. Au point de mettre en danger les officines ?
Invité sur France Info, samedi 20 avril, Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) dénonçait les problèmes engendrés par la pénurie de médicaments. « La pénurie de médicaments représente 12 heures de recherche de médicaments par semaine pour une pharmacie moyenne. Ce sont 12 heures pendant lesquelles on ne peut pas prendre en charge des patients, pendant lesquelles on va se heurter à des patients fatigués, irrités de ne pas avoir leur traitement, 12 heures pendant lesquelles on va déranger des médecins pour savoir par quel traitement il faut remplacer [le traitement manquant] », explique-t-il au micro de la radio publique.
4400 médicaments manquants
Aujourd’hui, 4400 médicaments sont en rupture de stock ou en tension. L’ANSM en dénombrait 3500 l’an dernier. Depuis trois ans, malgré les alertes des pharmaciens, la situation ne cesse de s’aggraver. Au coeur du questionnement des experts : la question du prix des médicaments. La France fait, en effet, partie des Etats européens proposant les tarifs d’achat parmi les plus faibles de l’Union. Certaines boîtes sont ahetés moins « Il est inconcevable que certains antibiotiques, anticancéreux, insulines… soient disponibles dans les états voisins et introuvables dans les officines françaises », dénonce la Fédération des syndicats pharmaceutiques dans un communiqué commun avec l’USPO daté du 18 avril dernier.
Baisse incompréhensible des prix de l’amoxicilline
Le 9 avril 2024, le Journal officiel annonçait une baisse de 5 à 10 % du prix fabricant hors taxe (PFHT) d’une centaine de présentations d’amoxicilline et d’amoxicilline/acide clavulanique. « Le Conseil économique des produits de santé (CEPS) avait accepté d’augmenter transitoirement de 10 centimes le prix des spécialités à base d’amoxicilline pour inciter les industriels à produire davantage et sécuriser l’approvisionnement pendant l’hiver. Nous savions que le prix allait redescendre. Mais le retour au prix antérieur a été décidé alors qu’il y a toujours des tensions d’approvisionnement. Ce n’est pas un bon signal », a déploré Pierre-Olivier Variot. Même désarroi du côté de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Pourquoi l’Etat (le CEPS) vient-il encore de décider de ne pas rémunérer au juste prix les fabricants, l’antibiotique phare qu’est l’amoxicilline en est un exemple, alors que malgré nos multiples alertes, aucune solution concrète n’a été trouvée pour empêcher les ruptures et que nous n’arrivons toujours pas à honorer toutes les ordonnances. »
Une fausse bonne nouvelle
Le 19 avril, l’avis publié au Journal officiel du 9 avril fixant les prix à la baisse de l’amoxicilline a été abrogé. Beaucoup de pharmaciens ont espéré une révision de prix. Las, il s’agissait d’une erreur. « Le CEPS se serait trompé de 2 centimes sur le calcul des prix de ces spécialités », note Philippe Besset. Aujourd’hui, le président de la FSPF réclame un retour au prix d’avant l’arrêté. « C’est un peu comme la guillotine qui se coince. C’est le moment de demander la grâce ! ». A bon entendeur.
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