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Pénuries de médicaments : des listes, des plans et quoi encore ?
Le ministre de la Santé et de la Prévention a annoncé en février dernier le lancement d’un vaste chantier pour lutter contre les pénuries de médicaments. Son audition devant la commission sur les pénuries de médicaments au Sénat, ce 15 juin, était l’occasion de faire le point sur l’avancée des travaux. Mais le ministre s’est montré avare de détails.
Pour faire face aux pénuries de médicaments en France, les ministres de la Santé et de l’Industrie ont annoncé, en février dernier, le démarrage de trois grands chantiers : l’élaboration d’une liste des médicaments dits « critiques » dont il faudra sécuriser les stocks ; la construction d’un plan de préparation des épidémies hivernales pour anticiper d’éventuelles tensions et renforcer la capacité de la France à faire face à des pics saisonniers de consommation de médicaments ; un « plan blanc médicaments » activable en cas de situation exceptionnelle.
La liste des médicaments essentiels et critiques a été dévoilée le 13 juin. 50 médicaments de cette liste verront leur production relocalisée en France, dont 25 « dans les prochaines semaines ». Les deux autres plans sont encore en construction, mais lors de son audition devant la commission sénatoriale sur la pénurie de médicaments ce 15 juin, François Braun n’a apporté que des réponses évasives.
Dispensation à l’unité, encore
« Le principe du plan blanc c’est d’avoir un listing d’actions qui va nous permettre, en cas de difficultés, d’aller piocher dans ces différentes actions pour les adapter à la situation », a expliqué le ministre en introduction. Ce listing est « extrêmement vaste » et devra permettre, par exemple, au pharmacien de déconditionner « les boites de médicaments pour ne donner que la partie strictement nécessaire », de « pousser les professionnels à aller vers des produits équivalents », ou encore « agir sur le bon usage du médicament par nos concitoyens » notamment via la dernière campagne de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Il résume le plan blanc à « un paquet de solutions et d’outils, ce sont des « fiches de réactions » ».
Interrogé sur le plan hivernal, François Braun est resté, là encore, très flou. S’il a rappelé « le rôle particulièrement anxiogène des médias » dans la crise des pénuries de médicaments pédiatrique cet hiver, et s’il a salué le rôle « majeur » des pharmaciens dans la recherche d’alternatives pour des médicaments en pénurie, le ministre a exposé ce qui est pour lui essentiel : une communication sur le bon usage des médicaments auprès du public et sur le bon usage des antibiotiques pour les professionnels de santé. Il mise sur « une action le plus en amont possible et la diffusion extrêmement large de l’information » vers les professionnels de santé et les patients, et sur le bon usage et la bonne prescription, citant comme solution l’utilisation des Trod angine par le pharmacien. Le ministre veut enfin développer la prévention « qui fait partie du titre de mon ministère ».
« Pour l’hiver à venir, cette cartographie des risques est faite pour les médicaments les plus essentiels. Nous sommes en discussion avec les laboratoires les plus concernés pour voir s’ils nous garantissent une capacité d’augmentation de production ou si on envisage de faire des stocks pour l’hiver, » a-t-il expliqué.
Où sont les stocks ?
Point faible relevé lors de cette audition : le contrôle des stocks, « qui sont déclaratifs » aujourd’hui. « Nous avons besoin davantage de contrôles sur les stocks non seulement des industriels mais aussi des grossistes répartiteurs. C’est tout l’enjeu du système d’information qui est en train de se déployer. Le sujet de l’amélioration du système d’information fait partie de la feuille de route pénuries », expose François Braun.
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