Pénuries de médicaments : à quand un retour à la normale ?

C’est le 22 novembre que le ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, a présenté la charte d’engagement des acteurs de la chaîne du médicament pour un accès équitable des patients aux médicaments. Pour autant, le Leem a peu communiqué sur la charte dont il est cosignataire. « Nous avons plus que soutenu le travail qui a été conduit sous l’égide de l’ANSM et du Consil national de l’Ordre des pharmaciens et auquel nous avons apporté notre contribution. Il n’y a aucune ambiguïté de notre part, au contraire », explique néanmoins Thomas Borel, directeur scientifique du Leem. 

Dérégulation du marché

En effet, le constat est partagé entre tous les acteurs sur la part des ventes directes qui a augmenté, les flux poussés par certains industriels, le surstockage pour certains médicaments et les difficultés d’approvisionnement. « Depuis un an, l’approvisionnement des molécules est compliqué pour les entreprises du médicament et pour tous les acteurs. Cela a abouti à un marché qui s’est fortement dérégulé dans le sens où les processus de distribution, d’approvisionnement des acteurs ont été très perturbés. Chacun a une part de responsabilité dans ce marché dérégulé », observe Thomas Borel. La charte permet donc de poser des principes. Et de préciser : « Maintenant, la mise en œuvre de cette charte nécessite la mobilisation de tous pour que nous arrivions à ce que ce marché retrouve une certaine forme de sérénité. L’objectif est que les molécules essentielles du plan hivernal puissent être mises à disposition des patients avec équité sur tout le territoire ».

Portant sur un sujet spécifique, les médicaments qui sont en tension d’approvisionnement mais avec des stocks néanmoins disponibles pour la France, cette charte n’a pas vocation à être temporaire. « Les acteurs de la chaîne pharmaceutique agissent pour assurer une répartition équitable sur le territoire français ; la charte vise à garantir un fonctionnement pérenne pour que la situation n’arrive pas au niveau de dérégulation que nous connaissons », conclut Thomas Borel.