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Pense-bête et devinette

Publié le 13 septembre 2018
Par Laurent Lefort
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Savez-vous combien de présentations de médicaments étaient commercialisées en officine en 2017 ? 13 000 selon un rapport de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé*. Dans ce même rapport qui, du propre aveu d’experts de l’économie officinale, sert à la construction de la pensée politique et des lois, on apprend que la consommation de médicaments en ville, rétrocession hospitalière incluse, a légèrement reculé de 0,2 % à 32,6 milliards d’euros TTC. C’est la troisième année de baisse consécutive. Une baisse somme toute modeste qui résulte de l’arrivée de traitements innovants pour le cancer, l’hépatite C et la mucoviscidose. Il n’en demeure pas moins que le prix des médicaments remboursables recule sensiblement depuis 2008 et que ce recul s’amplifie depuis 2012 (-4,2 % en moyenne annuelle). Le mouvement est évidemment accentué par l’« effet générique » dont le taux de pénétration se stabilise en 2017, pour atteindre 76 % des unités vendues sur le champ du répertoire des génériques et 36 % des boîtes de médicaments remboursables. Plus intéressante encore est l’estimation de la consommation de médicaments non remboursables. Elle poursuit sa décroissance en 2017 (-2,2 % à 2,7 milliards d’euros contre -1,2 % à 2,8 milliards en 2016). Un recul de 12 % en dix ans. Consommation en baisse, prix maîtrisés par les pharmaciens qui ont « rogné » sur leur propre marge pour atténuer les hausses successives de TVA et l’augmentation des prix fabricants, mais quelle autre démonstration faut-il donc pour contredire les arguments des militants de la dérégulation du marché du non remboursable ? Si quelqu’un a la réponse…

*Panorama « Les dépenses de santé en 2017 », présenté lundi 10 septembre à la commission des comptes de la santé.

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