Paule Perret : la fin d’un tête à tête qui aura duré 25 ans

Paule Perret, une figure de la pharmacie rhodanienne, a décidé de prendre sa retraite cet été. Elle était titulaire d’une officine du VIe arrondissement de Lyon depuis vingt-cinq ans. Une officine une peu particulière puisque c’est l’une des deux pharmacies ouvertes jour et nuit dans cette ville. C’est d’ailleurs cette singularité qui l’avait à l’époque attirée. « Ne fonctionner que le jour, c’est vite sclérosant. La nuit, on n’est pas submergé par les coups de fil, les papiers, le personnel. On est en tête à tête avec le client, comme dans les pharmacies d’autrefois. » Même si depuis 1988 un… sas blindé préservait sa sécurité et celle de ses collaborateurs.

Très liée avec un frère médecin, Paule Perret, un temps tentée par cette profession, a durant toute sa vie professionnelle souhaité mettre en avant le côté médical de sa pratique. Dans cette optique, elle a toujours passé beaucoup de temps avec ses clients. « Quand je suis partie, certains pleuraient, j’étais stupéfaite », raconte-t-elle.

Il est évident que l’ambiance de la nuit et son rôle de confidente ont favorisé les liens. De fait, sa clientèle nocturne, même si elle n’était pas du quartier, venait aussi le jour. Tandis que la clientèle diurne débordait largement les limites du quartier, sachant que la pharmacie Perret disposait d’un stock très fourni.

Pour assurer un service 24 heures sur 24, elle employait sept équivalents temps plein. Etonnamment, la pratique nocturne a attiré des collaborateurs particulièrement motivés et induit une grande qualité dans les relations d’équipe.

Paule Perret a donc décidé de tourner la page, mais « sans être déçue un seul instant par ce [qu’elle a] fait ». Elle va aujourd’hui pouvoir se consacrer à ce qui n’étaient que des violons d’Ingres : le pastel, l’anglais, le sport, les voyages, la guitare… et peut-être l’humanitaire.